« Notre objectif est de voir ce festival prendre une autre dimension que celle de se confiner dans le seul giron de la wilaya de Tizi-Ouzou. Nous souhaitons lui donner une ampleur nationale dans un premier temps, avant de l'internationaliser. » C'est en ces termes que le commissaire du Festival du tapis d'Ath Hichem, Amokrane Ould Belaïd, avait tenu, lors d'un point de presse, à répondre aux détracteurs de la manifestation qui se tiendra à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, à partir de ce samedi, pour 5 jours (22-26 Août). En effet, en réponse à une question relative aux dissensions qui existent au sein de la population d'Ait-Hichem, quant à la délocalisation de ce festival vers le chef-lieu de wilaya, le commissaire du festival a souligné que le seul souci de cette manifestation est de faire du tapis d'Ait-Hichem un produit renommé. « Libre à chacun de dire ce qu'il veut. Ceux qui veulent apporter leur contribution à cette manifestation sont les bienvenus, notre seul souci est d'aller de l'avant », a-t-il précisé à l'endroit de ces détracteurs qu'il met au défi d'organiser la fête du tapis à Ait-Hichem. « Plus de 450 millions de centimes, alloués par l'APW, destinés à cette fête dorment dans les caisses de la recette communale », a-t-il ajouté. Pour rester dans le chapitre de l'impact économique de la manifestation sur Ait-Hichem, Ould Bélaïd a signalé que la localité, « du fait de la dimension prise par ce festival, ne dispose pas d'infrastructures à même de répondre à la demande en matière d'hébergement et de restauration. Alors qu'à Tizi-Ouzou, l'Institut national des techniques hôtelières et touristique a mis à notre disposition son infrastructure. Nous avons aussi sollicité les bouchers et commerçants de Ait-Hichem pour nous livrer ce dont nous avons besoin pour la restauration des participants », a-t-il indiqué. M. Ould Belaïd a rappelé que par le passé, faute de places, il était contraint personnellement de libérer son chez lui pour héberger certaines participantes ». Interrogé sur la production du tapis de Ait-Hichem, il a noté que les tisseuses produisent annuellement une moyenne de 100 tapis standards (2/2 mètres) qui sont écoulés à travers les différentes manifestations organisées par les direction de la culture des différentes wilayas, par le biais des ministères pour leurs besoins, ainsi que des touristes de passage et notre communauté émigrée. Il a souligné aussi qu'avec l'ex-wali de Tizi-Ouzou, Abdelkader Bouazgui, une tentative d'industrialisation du produit a été soumise, mais malheureusement aucun industriel n'a souhaité investir un tel créneau. « La proposition est toujours d'actualité et nous réitérons notre invitation à tout industriel intéressé pour se rapprocher du commissariat du festival ». Tout en insistant sur la nécessité de voir la wilaya de Tizi-Ouzou disposer de son centre d'estampillage, au lieu que « nos tisseuses parcourent des centaines de kilomètres pour estampiller leur tapis à Tipaza ou à Ghardaïa, dont les centres sont les seuls habilités à le faire ». Un estampillage qui parfois reste tributaire de la qualité de la laine et non de celle du tissage. La manifestation de cette année, placée sous le thème « l'artisanat au service du développement local », verra pour sa sixième édition la participation de 15 wilayas, 35 artisans du tapis et 12 de différents artisanats, ainsi que des centres de formations de Ait-Hichem, Ouaghzen et le CFPAT de Boukhalfa. Le coup d'envoi sera donné cet après-midi à la maison de la culture Mouloud-Mammeri en présence du ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, et de la ministre déléguée auprès du ministère de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Aicha Tagabou. Il est aussi prévu, comme il est de tradition pour chaque édition, une cérémonie d'estampillage des tapis par des spécialistes, durant deux jours, mais aussi une rencontre avec les artisans autour de la thématique « Le patrimoine et l'artisanat ». Le public aura aussi droit à une démonstration de montage de tapis qui sera proposée par les tisserandes d'Ath Hichem. Cette année un concours récompensant les trois meilleurs tapis fait-main est aussi organisé et dont les résultats seront connus lors de la cérémonie de clôture qui interviendra dans la journée du mercredi 26 août. Rachid Hammoutène Mlle Goumeziane, un musée du tapis sera érigée en 2016 sur les lieux mêmes de l'actuelle maison du Tapis à Ait Hichem un musée qui sera cette vitrine de l'histoire de ce remarquable produit qu'est le Tapis de Ait-Hichem. Un Tapis exclusivement mural. En effet selon le commissaire du Festival du tapis d'Ath Hichem, Amokrane Ould Bélaid le tapis est accroché pour décorer une pièce ou une grade salle voire même des halls et des entrées d'institutions mais jamais sur le sol. « Il est si noble qu'il ne se piétine pas » résume-t-il.