Alors que le Sud-Est, majoritairement kurde, est en ébullition, l'état de guerre s'installe dans la rue. Après les attaques sanglantes du PKK contre l'armée turque, la colère gronde dans les milieux nationalistes et les partisans d'Erdogan. Pour la deuxième nuit consécutive, des milliers de manifestants sont descendus, mardi soir, dans les rues de plusieurs villes turques pour dénoncer les « terroristes » du PKK. Des locaux du Parti démocratique des peuples (HDP), accusé par le régime du président, Recep Tayyip Erdogan, de soutenir le mouvement rebelle, ont volé en éclats ou ont été incendiés. Le siège du quotidien Hürriyet, à Istanbul, a une nouvelle fois subi le même sort. Le spectre de la guerre civile plane sur la Turquie d'Erdogan. Des appels au calme ont été lancés. Tout en condamnant ces manifestations, le Premier ministre a estimé que « l'objectif du terrorisme est de porter atteinte à nos liens fraternels inébranlables. Attaquer la presse et les propriétés des partis politiques est inacceptable. » De son côté, le chef de file de l'opposition social-démocrate au Parlement, Kemal Kiliçdaroglu, en appelle « au bon sens ». Mais, le co-président du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas, a pointé l'index le régime d'Erdogan accusé d'attiser les feux de la fitna. « Ce n'est pas nous qui avons décidé de plonger ce pays dans la guerre (...), c'est une décision qui a été prise par le président et par le gouvernement », a-t-il lancé.