«L'Etat doit exécuter ses engagements, révéler la vérité au sujet des dossiers des disparus sahraouis et libérer tous les prisonniers politiques sahraouis». Après chaque massacre, le Maroc tente de soudoyer les proches des victimes pour acheter leur silence. La famille de Saïd Damber, le jeune Sahraoui tué mercredi dernier par un policier marocain, dénonce ces pratiques. Elle demande après avoir pointé du doigt les responsables de l'hôpital d'El Ayoun qui ont refusé de lui délivrer le rapport médical aux autorités des explications. Le président sahraoui qui a condamné les assassins d'innocents estime que la victime s'ajoute à la liste des martyrs de la Résistance nationale pour la liberté et l'indépendance. Face à la répression, il affirme que son peuple luttera «le temps nécessaire et se sacrifiera» pour arracher sa liberté. «Nous ne parlerons pas de jours, de dates, ou de ce que nous allons consentir comme sacrifices. Nous atteindrons notre indépendance», a-t-il martelé, accusant le gouvernement français d'être derrière le blocage du processus de la paix dans la région. Ce crime qui s'inscrit dans le cadre d'une escalade de violence menée par le régime militaire marocain contre les civils sahraouis sans défense n'est pas le premier. La police marocaine a arrêté Izana Amidane, la militante sahraouie des droits de l'Homme au moment, où des mères de Sahraouis kidnappés depuis le 25 décembre 2005 interpellent les autorités marocaines sur le sort de leurs enfants. Comme pour rappeler à Rabat sa «sale guerre», une association marocaine de défense des droits de l'homme, a appelé à l'ouverture d'une enquête internationale pour faire la lumière sur la répression du camp de la liberté et établir les responsabilités. Elle a aussi mis l'accent sur la nécessité de procéder à une enquête intègre et neutre quant au changement inopiné de la position des autorités et leur décision de démanteler le camp de la liberté par la force, alors que les données indiquent que tout le monde s'attendait à la mise en œuvre des résultats du dialogue. Cette organisation non gouvernementale qui a demandé aux autorités marocaines de permettre à la presse étrangère et aux observateurs internationaux d'accéder à l'information milite pour un procès équitable pour tous les détenus. «L'Etat doit exécuter ses engagements, révéler la vérité au sujet des dossiers des disparus sahraouis et libérer tous les prisonniers politiques sahraouis», a-t-elle estimé.