Après la capture, l'été dernier, de rebelles syriens « modérés » formés par Washington par les combattants du Front al-Nosra, le programme américain lancé au début de l'année a récemment reçu un nouveau coup. D'autres rebelles entraînés dans le même cadre ont transféré une partie de leur équipement et leurs munitions à ce groupe, la branche syrienne d'Al-Qaïda, a reconnu vendredi dernier le commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom). Ils ont remis « six pick-up et une partie de leurs munitions à un intermédiaire soupçonné d'appartenir au Front al-Nosra, soit à peu près 25% de leur équipement », apparemment « en échange de leur passage », a indiqué le Centcom dans un communiqué. Ce programme, qui suscite la polémique aux Etats-Unis, doit former et équiper environ 5.000 rebelles par an pendant trois ans, pour se battre contre Daech en Syrie. Le premier groupe de 54 rebelles avait rejoint le pays en juillet. Mais moins d'une dizaine étaient réellement sur le terrain la semaine dernière, selon le Pentagone qui a dû démentir qu'une partie d'entre eux avaient rejoint al-Nosra, comme l'affirmaient des informations circulant sur des réseaux sociaux. Malgré ce revers, Washington a envoyé vers la ville syrienne d'Alep 75 autres rebelles qu'elle a entraînés en Turquie. Les nouvelles recrues sont, cependant, dotées d'armes légères et de munitions, affirme l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. D'un autre côté, les Russes, engagés militairement dans la lutte contre Daech en Syrie, ont mené des vols de reconnaissance au-dessus du pays sans toutefois procédé à des frappes, a déclaré vendredi dernier le colonel Pat Ryder, le porte-parole du Centcom. Les militaires américains restent dans l'ignorance des projets de Moscou et « ne sont pas en contact avec les militaires russes », a-t-il souligné. « La porte est ouverte pour des discussions à l'avenir sur comment les Russes et la coalition pourraient travailler ensemble, mais ce serait prématuré de dire à quoi cela pourrait ressembler », estime le porte-parole du Centcom. Toute coordination des actions entre Moscou et Washington en Syrie pourrait, en effet, être déterminée, demain, lors de la visite prévue du président russe Vladimir Poutine aux Etats-Unis où il rencontrera son homologue Barack Obama pour la première fois depuis deux ans.