Le président américain, Barack Obama, a tenté, hier, de remobiliser la coalition anti-Daech créée il y a plus d'un an sans toutefois arriver à un résultat probant, en dépit des 5.000 frappes aériennes menées depuis un an et le ralliement de la France. En outre, en l'absence d'un engagement sur le terrain totalement exclu par Obama, Daech a pu étendre ses tentacules au Yémen, en Libye et en Afghanistan. Last but not least, le programme de formation de 5.000 rebelles syriens, a viré au fiasco. Dès lors, il est devenu plus qu'urgent de travailler à la « revitalisation de la coalition » élargie à « une gamme de pays et d'acteurs » représentant 104 pays, une centaine d'organisations régionales et des représentants de la société civile et de la sphère religieuse. La présence remarquée du Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, et du président nigérian, Muhammadu Buhari, atteste de la prise de conscience de la menace planétaire du terrorisme transfrontalier. Ce sommet antiterroriste se tient à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, au moment où Obama et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont convenu de la nécessaire coopération pour venir à bout de la menace terroriste. L'option d'une « large coalition antiterroriste » qui s'appuierait sur l'armée syrienne et irakienne a été défendue par Moscou qui s'active également à présenter un projet de règlement de la crise syrienne dont il est généralement admis aujourd'hui que la participation de Bachar El Assad, présenté en « tyran » par Obama, est incontournable. Elle se fonde sur la présence militaire de la Russie qui n'exclut pas une intervention aérienne, l'armée russe a établi une tête de pont et un aéroport militaire dans la province de Lattaquié, dans l'Ouest syrien. Si le rôle central de la Russie, invitée au sommet anti-terroriste, ne fait plus l'ombre d'un doute, le cas de l'Iran, pourtant actif dans le front irakien et déterminé à combattre Daech, est superbement ignoré par Washington. Au menu, également, le phénomène des « combattants terroristes étrangers » de retour à leur pays d'origine. Près de 30.000 jihadistes étrangers, dont 250 Américains, se sont rendus en Syrie et Irak depuis 2011, selon des responsables du renseignement américain cités par le New York Times. La précédente estimation, datant d'un an, était de 15.000 seulement. Les services français du renseignement estiment, eux, à 1.880 le nombre de Français faisant partie de la mouvance terroriste, dont 491 ont gagné la Syrie ou l'Irak et 133 y ont été tués. Le retour de flamme est sérieusement appréhendé.