Quand bien même la question du recouvrement des loyers préoccuperait l'OPGI, les responsables de l'office ne comptent pas dévier de leur mission : réaliser les différents programmes d'habitat initiés par l'Etat, surtout celui consistant à éradiquer l'habitat précaire. La question des créances non recouvrées est toujours d'actualité au niveau de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Tissemsilt. Ce dernier vient en effet d'entamer une action en justice contre plus de 1200 locataires, considérés par l'OPGI comme de mauvais payeurs. L'objectif, selon les responsables de l'OPGI, est d'arriver à un taux de recouvrement d'au moins 50%. «Les différentes procédures nous ont permis de récupérer, au titre de l'exercice 2008, quelque 9,2 milliards de centimes, soit 36,70% des créances que nous détenons sur ces locataires récalcitrants qui nous posent d'ailleurs de sérieux problèmes», nous dit-on au niveau de l'office. Le montant global des créances s'élève à 25,3 milliards de centimes dont plus de 16 milliards concernent «les mauvais payeurs» qui n'ont donné aucune suite aux différentes correspondances et mises en demeure, affirme M. Adjrad, directeur général de l'OPGI de la wilaya de Tissemsilt. «Devant le mutisme de ces locataires, qui sont pourtant signataires de contrats dans lesquels sont spécifiés les droits et obligations des deux parties, l'office, qui ne peut pas mettre sa trésorerie en difficulté, s'est vu obligé de saisir la justice. Il faut souligner que cette action ne concerne que les locataires ayant cessé d'honorer leurs engagements depuis un certain temps», ajoute-t-il. Réhabilitation urbaine Pour autant, cela ne dispense pas l'OPGI de faire de la réhabilitation des cités un axe prioritaire. De nombreux sites dans différentes localités de la wilaya vont bénéficier de cette action pour laquelle une enveloppe conséquente vient d'être allouée. Sur instruction du wali, l'opération ne se limitera plus aux immeubles du chef-lieu ou des grands centres urbains. Par ailleurs 7730 logements, tous programmes d'habitat confondus, seront fin prêts vers le mois de juin 2009. Sur ces 7730 logements entrant dans le cadre des quatre programmes, il y a 1500 unités du programme quinquennal, 1500 autres du programme dit des Hauts-Plateaux et 3700 autres unités du programme complémentaire consacré au programme de résorption de l'habitat précaire. Les 1030 unités qui restent sont prévues dans le cadre du programme en cours. Il est à signaler qu'il ne reste que 330 logements qui vont être achevés d'ici peu. Il s'agit des 140 logements du Wiam 2, des 10 logements sur la route de Hamadia et des 180 logements de Theniet El Had. Prolifération de l'habitat précaire Tous les chefs-lieux de commune et de daïra ont subi les fâcheuses conséquences de l'exode rural et se sont retrouvés confrontés au développement incontrôlable de l'habitat précaire, qui les a défigurés. Environs 8879 habitations précaires ont été recensées à travers les 22 communes que compte la wilaya de Tissemsilt. Ce recensement a été effectué dans le cadre du programme présidentiel visant à mettre un terme aux constructions précaires et à reloger leurs occupants dans des logements décents. Une partie de ces familles est venue s'installer dans les grandes agglomérations urbaines, abandonnant leurs douars durant les années 1990 pour fuir le terrorisme. D'autres ont tout simplement déserté les régions rurales enclavées à la recherche d'une vie meilleure dans les villes. Une majorité des habitations précaires recensées est implantée au niveau de Hai Hassen, au chef-lieu de wilaya. Par ailleurs, la ville de Tissemsilt connaît la plus grande concentration d'habitat précaire avec près de 3287 maisons, suivie de Theniet El Had, Khemisti, Bordj Bounaama et Lardjem. Le programme présidentiel porte, d'autre part, sur la destruction de toutes les habitations précaires, évacuées par leurs habitants, en vue de récupérer les assiettes de terrain qui seront destinées à abriter des projets socioculturels. Dans le cadre du programme complémentaire, les responsables ont réservé la part du lion à la résorption de l'habitat précaire avec 3700 unités, dont 500 ont été déjà distribuées à travers les communes, alors que, pour le quota des 1200 logements, 640 unités sont déjà lancées, tandis que, pour le reste à réaliser, soit 2000 unités, les travaux viennent d'être lancés. Pour ce qui est du programme de développement des Hauts-Plateaux, qui comprend 1500 logements, la particularité, selon M. Adjera, est qu'il n'y a que des logements de type F3. Le taux d'avancement a atteint les 66%. En ce qui concerne le LSP, le directeur général de l'OPGI a avancé que 26 logements ont été réceptionnés à la fin du mois de février 2009, et que 75 autres unités à Aïn El Bordj (Tissemsilt) viennent de démarrer. Pour l'exécution de ce plan de charge, la wilaya de Tissemsilt a mis à la disposition des promoteurs un terrain de 13 ha à Aïn El Bordj dans la commune de Tissemsilt. Néanmoins, on a remarqué un faible attrait des citoyens pour ce type de logement pourtant supporté par une aide de l'Etat. Les programmes de logement visent à renforcer le parc immobilier de la wilaya de Tissemsilt et à répondre à la forte demande locale. Il faut préciser que les différents programmes publics initiés en matière d'habitat ont réduit le taux d'occupation du logement de 7,33% en 1999 à 6,71% en 2006, avec un objectif de 5,2% en 2009.