Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique prévoit l'organisation au mois de décembre prochain d'une conférence nationale pour l'évaluation du système LMD. Le premier responsable du secteur, Tahar Hadjar, l'a annoncé jeudi dernier au Conseil de la nation. « Nous tenterons de renforcer les acquis et relever les lacunes pour avancer dans le processus de réforme engagée dans le secteur, a souligné le ministre en réponse à une question sur le rôle des commissions pédagogiques de formation créées par le ministère. Il a indiqué que toutes les mesures engagées dans le cadre de la réforme visaient l'autonomie de l'université, tout en leur donnant le droit à l'initiative et à la proposition d'offres de formation. Selon Hadjar, cette ouverture a favorisé l'augmentation des offres de formation. Elle a également donné lieu à des dysfonctionnements. Le ministre cite entre autres, le manque de coordination entre les différentes spécialités et filières engendrant l'absence d'homogénéité entre les offres. Le contenu des programmes dispensés étant le même, il est impossible de répondre aux besoins du marché et aux exigences du développement socio-économique. Pour le ministre, l'heure est à la création de commissions chargées de remédier aux différents dysfonctionnements à même de rapprocher l'université du monde économique et donner une meilleure visibilité des spécialités universitaires. Interpellé sur le problème du plagiat dans les travaux de recherche scientifique, Hadjar a souligné que les cas enregistrés restent dérisoires par rapport aux conclusions auxquelles est parvenue une institution américaine. Cet observatoire cite les USA, l'Allemagne, l'Iran, le Pakistan, le Japon et l'Egypte, comme pays ayant enregistré un nombre important de travaux de recherche plagiés. « Le secteur déploie des efforts considérables pour lutter contre ce phénomène et ce, à la faveur de la mise en place mesures préventives et de conseils scientifiques. Les chercheurs seront dans l'obligation de déposer leurs travaux avant et après la soutenance », a souligné le ministre. Il a, à l'occasion, annoncé l'ouverture d'un portail électronique pour la publication des travaux de recherche scientifique. Une approche pour élargir le lectorat et dissuader les fraudeurs. Selon Hadjar, il existe au niveau mondial un logiciel pour la détection des travaux plagiés mais seulement pour ceux rédigés en latin. « Un tel instrument fait défaut dans le monde arabe », a déploré le ministre, rappelant que le plagiat est considéré comme une faute professionnelle de quatrième degré passible d'une exclusion de l'auteur de l'établissement universitaire.