L'équipe nationale semble, à présent, observer une phase de décrépitude. Depuis l'arrivée, il y a un an, du technicien français, Christian Gourcuff, dépourvu de toute expérience au niveau des sélections, les Verts affichent une piètre mine. En cas de victoire aussi. A l'exception de leur (symbolique) 19e place au classement mondial de la Fifa dont la crédibilité est de plus en plus contestée par les plus grands spécialistes de la discipline, les Verts, version Gourcuff, ne convainquent personne. Enfin presque. Mis à part les promoteurs de l'importation du « produit fini » qui soutiennent la vision de la FAF, les spécialistes et les observateurs de la scène footballistique nationale n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme sur une déchéance d'une sélection qui « survit » sur la sueur des écoles européennes, plus particulièrement celle de France. Un constat qui s'est confirmé, on ne peut plus clair, lors du rendez-vous amical de samedi dernier, à l'occasion du retour des Verts au « tribunal » du 5-Juillet. Les capés de Gourcuff se sont fait avoir par leur désormais bête noire, la Guinée en l'occurrence. Le Silly national a dominé les Brahimi et consorts leur faisant boire le calice jusqu'à la lie s'imposant à la régulière sur un joli doublé de l'irrésistible Bangora. Rien n'a marché dans cette équipe algérienne à un mois seulement de l'entame de la campagne qualificative au Mondial 2018 en Russie. Compartiment défensif facilement perméable. Le mauvais comportement du Napolitain Ghoulam, en fin de match, sanctionné par une expulsion gratuite, traduit tout le désarroi d'une défense fantomatique. Un milieu de terrain peu costaud. Et une ligne d'attaque qui excelle en matière de ratage avec un Soudani visiblement dans ses petits souliers. Inquiétant. A qui incombe la faute ? C'est naturellement à l'ancien Merlus. Quand bien même la fédération et son président en sont également coupables. Après une année passée à la tête de la barre technique de l'équipe nationale et en dépit de la disponibilité de joueurs qui font rêver les grosses écuries du Vieux continent, à l'instar de Brahimi (Porto), Mahrez (Leicester), Slimani (Sporting Lisbonne) ou autre Feghouli (FC Valence), le prof de mathématiques n'a pas pu (ou su) trouver la bonne équation en mesure de rendre aux Verts leur image en phase d'être éclaboussée. Au lieu de chercher la bonne formule pour une EN en nette perte de vitesse, Gourcuff se permet le luxe de ramener des joueurs méconnus en France tels que le gardien Jianine (Clermont Foot) ou bien le défenseur Tahart (Paris FC). Ce genre de « recrutement » n'est pas destiné à renforcer les Verts. Pourquoi ces joueurs dont l'Algérie en dispose à la pelle sont convoqués ? N'aurait-il pas été plus raisonnable de donner la chance au produit du cru à l'exemple du jeune et prometteur gardien de l'USMH, Chaâl ? La réponse est tout indiquée. Gourcuff, par sa logique privilégiant la piste étrangère, risque de nous mener vers l'échec. Les défaillances de Gourcuff ne se résument pas seulement dans ses incohérences technico-tactiques. Sa communication est aussi pointée du doigt. Elle n'est pas adaptée à l'environnement des Verts. Même si Raouraoua, les joueurs et le technicien lui-même tentent, vainement, de cacher ce mal, Gourcuff éprouve des difficultés à mobiliser ses joueurs ou instaurer une discipline. Les cas d'indiscipline sont un secret de Polichinelle. Slimani l'a montré contre la Guinée cachant difficilement son courroux au moment de son remplacement par un Brahimi, très fatigué. Ce dernier ne devait pas jouer pour cause d'épuisement après les efforts consentis en club. Piégé par les Guinéens, l'ancien Merlus n'a pas trouvé mieux que de faire appel à Brahimi pour le sauver d'une défaite certaine. Brahimi n'a été, en fin de compte, que l'ombre de lui-même. Le coach cumule les erreurs. Ça sent le roussi. Le prochain match amical ce mardi contre les Lions sénégalais, toujours au « Tribunal » du 5-Juillet, devrait servir de « jugement final » sur les capacités de Gourcuff de redresser une équipe d'Algérie plus boiteuse que jamais.