Une « journée de colère » a été observé hier en Cisjordanie, dans la bande de Ghaza et à al-Qods tandis que les descendants des Palestiniens restés sur le territoire israélien après 1948 ont observé une « grève générale » appelée par les responsables de la communauté dite arabe israélienne. Pour contrer cette mobilisation, la police de l'occupation a déployé 2.000 agents supplémentaires. Malgré ce déploiement et d'autres mesures répressives, les violences se sont poursuivies au cours de cette journée. En Cisjordanie, des affrontements ont éclaté au point de passage de Qalandiya et près du poste de contrôle de Bet El, à la sortie de Ramallah. À al-Qods, un Palestinien a été tué et un autre blessé lors d'une attaque dans un bus. Le premier a ouvert le feu avec son pistolet tandis que l'autre était armé de deux couteaux. Ils auraient fait un mort et des blessés parmi les passagers. Cet attentat ranime le souvenir de l'Intifada de 1987 et celle de 2000, lorsque les transports publics étaient une cible privilégiée des attentats. Quelques minutes plus tard, un Palestinien a foncé avec sa voiture sur à un arrêt de bus dans un quartier juif tuant une personne et blessant légèrement une autre. Il est ensuite sorti de sa voiture, encastrée dans l'abribus, et a poignardé plusieurs passants, avant d'être blessé par balles, selon la police israélienne. Plus tôt dans la matinée, un Palestinien a mené une attaque à l'arme blanche blessant un Israélien. Ces violences sont provoquées en grande partie par les interrogations sur l'avenir du statut du parvis d'al Aqsa. Actuellement, la gestion de l'ensemble de l'esplanade, -regroupant les mosquées d'al Aqsa, dôme du Rocher et Bouraq,- est confiée à un Waqf dont la Jordanie est garante conformément aux accords de Wadi Araba (1994). Même si le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirme ne pas chercher à remettre en cause ce statu quo, ses forces protègent, sur place, les extrémistes juifs réclamant un contrôle israélien sur ce lieu saint, ce qui irrite les Palestiniens. Le détonateur fait suite aux brutalités commises lors de la célébration du nouvel an juif, il y a mois. Une heure avant l'arrivée des visiteurs de l'extrême droite israélienne, des policiers isréliens ont investi la mosquée d'al-Aqsa et y sont arrivés jusqu'au Manbar de l'Imam, selon des témoins affirmant que d'autres policiers postés sur le toit avaient brisé les vitres, des pièces d'antiquité, pour y tirer des grenades lacrymogènes et assourdissantes. Depuis, les manifestations et les affrontements sont quasi quotidiens dans la ville sainte, en Cisjordanie, à Ghaza et dans les territoires occupés. Au total, 26 Palestiniens, dont huit enfants, ont péri en moins de deux semaines. Les personnes arrêtées se comptent par centaines et les blessés par milliers. D'après les chiffres du directeur de l'hôpital de Ramallah, 1.000 blessés ont été traités rien que dans cette ville de Cisjordanie dont « 200 touchés par des balles ».