Le forum d'El Moudjahid, en coordination avec l'association Machaâl Echahid, a rendu, hier, un hommage à Zina Harraïgue et ce, à la veille de la célébration du 17 octobre 1961. Une occasion pour évoquer la participation, à travers son itinéraire, le rôle de la femme algérienne de l'émigration à la guerre de Libération. « C'est un fait établi que l'écriture de l'histoire du peuple algérien pendant la période coloniale a été du ressort exclusif des écrivains et historiens de la puissance occupante », a expliqué Amar Benadouda, époux de Zina Harraïgue. Amar Benadouda était également militant de la fédération de France du FLN. « L'écriture de l'histoire a même pris avec certains auteurs, les allures d'élucubrations tendant à justifier le fait colonial », a-t-il ajouté. Selon lui,,« il est du devoir des acteurs de la révolution du 1er novembre et de tous les acteurs d'apporter leurs témoignages pour battre en brèche la falsification de l'histoire », a-t-il ajouté. Le forum d'El Moudjahid a consacré la rencontre d'hier aux militantes de la Fédération de France du FLN et aux femmes de l'émigration d'une manière générale. Le parcours exceptionnel de cette moudjahida d'exception que fut Zina Harraigue a été évoqué pour réparer l'oubli dont elle a été victime. Les engagements de la combattante qui a sacrifié sa jeunesse à la patrie ont été ressuscités. « Elle a milité avec de nombreuses de femmes, dont Akila Ouared, Salima Bouaziz, Malika Benchenouf, Guermia Ferria en France », a déclaré son époux. « Celles qui ont milité au sein de la Fédération de France du FLN ont très vite compris qu'il fallait combattre le colonialisme », a-t-il expliqué. « Elle était porteuse d'armes comme d'autres militantes furent agents de liaison, porteuses de valises et même poseuses de bombes contre des cibles stratégiques », a confié Benadouda. « L'objectif n'était pas de s'attaquer au peuple français, mais d'attirer l'attention sur les souffrances du peuple algérien spolié de sa terre et de son identité », a-t-il indiqué. Ces femmes sous la bannière du FLN ont mené leur front sur le sol français, comme elles ont réussi à faire adhérer à la cause algérienne des intellectuels et des artistes français de renom. Il citera notamment Catherine Sauvage, une chanteuse qui a hébergé Zina Harraïgue après son évasion de prison, a-t-il fait savoir devant une assistance de lycéens et de militants de la cause nationale.