Un vibrant hommage a été rendu, hier, à Zahir Ihaddadene, au forum d'El Moudjahid, par l'Association Machaâl Echahid. Cette halte de reconnaissance et de respect à ce militant de la première heure qui a emprunté ensuite un parcours des plus fructueux dans le domaine de l'information a permis à ses amis et ses proches collaborateurs de venir témoigner de son engagement pour la cause nationale. Ils ont évoqué aussi sa contribution majeure à la formation de générations entières de journalistes. Ils étaient nombreux à venir évoquer leurs souvenirs à commencer par l'ancien Premier ministre Rédha Malek. Ce dernier s'est rappelé du journaliste- militant et de l'historien. « Evoquer son nom c'est ressusciter le parcours d'un journaliste et d'un historien hors pair. Son livre « L'histoire des colonisés » est un ouvrage qui se veut être une reconstitution fidèle à l'histoire de l'Algérie avec arguments à l'appui et références bibliographiques ». Selon Redha Malek, « il a rétabli la vérité historique en réfutant les thèses inexactes et insidieuses des historiens de la colonisation ». Tour à tour, les témoignages de personnalités l'ayant côtoyé comme Tahar Gaid, le frère de la martyre Malika Gaid, de Saïd Chibane, de Aïssa Kacemi, de Ali Abdelhamid et du docteur Zeghidi et Lamine Bechichi se sont succédé. Gaid s'est remémoré le printemps 1955. « Ce fut l'année où nous nous sommes rencontrés avec Abane Ramdane, grâce à Rachid Amara, chez Nassima Hablal, pour militer ensemble ». De son côté, Aïssa Kacemi a évoqué la famille Ihaddadene. « Une famille de juristes connue à Béjaia et dont le père Mohamed Cadi, notaire à Taher ( Jijel) nous gratifiait de bonbons lorsque nous nous désaltérions à la fontaine proche du domicile des Ihaddadene à Toudja », se souvient-il. Kacemi ayant embrassé une carrière au sein de la police a tenu à parler du frère de Zahir, Abdelhafid, un ingénieur atomicien qui a trouvé la mort dans l'explosion d'un avion qui le menait à Rabat. Un riche itinéraire Prenant la parole après avoir reçu des mains de la directrice d'El Moudjahid un burnous, Zahir Ihaddadene expliquera son parcours basé sur la formation et l'exercice du métier de journaliste. « L'information n'était pas dissociée du politique et les abonnements de mon père aux revues et journaux comme El Bassair, El Chihab, L'Egalité ou encore La voix indigène, Rose El Youcef, Akher Saa et El Moussaouar qu'il recevait par voix postale m'ont permis de me former », a-t-il expliqué. Evoquant l'exercice du métier de journaliste, Ihaddadene a affirmé l'avoir entamé en 1956 à Rabat. « Après mon arrestation à Miliana et mon expulsion suite à la grève des étudiants de mai 1956, je me suis retrouvé au Maroc où on m'a présenté Ali Haroun responsable de la revue de la cause nationale ». Depuis, des articles, des travaux de recherche et des livres d'histoire ont jalonné son riche itinéraire.