D'emblée, Mohamed Abbas et Jhon Kerry ont exprimé l'espoir de parvenir à une solution en vue de mettre fin aux violences générées par la violation en septembre des règles dites « statu quo » régissant les Lieux Saints à al Qods-Est dont la gestion du site est confiée à la Jordanie, depuis le conflit de 1967. « Nous gardons toujours espoir. Nous ne perdons pas l'espoir », a déclaré Abbas devant des journalistes. « Je suis plein d'espoir », a ajouté Kerry. Lors de la rencontre, Abbas a demandé au secrétaire d'Etat américain d'œuvrer pour rétablir le statu quo sur l'esplanade des Mosquées, a indiqué Saëb Erekat, le négociateur en chef de la direction palestinienne. Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a, de son côté, déclaré que le président palestinien avait insisté « sur la nécessité de préserver le statu quo historique » et « donne au Waqf l'entière responsabilité d'al-Aqsa » après qu'« Israël l'a changé en 2000 en donnant le contrôle de l'esplanade à la police israélienne qui en tient désormais les accès et contrôle les visites des non-musulmans ». Le chef de la diplomatie américaine s'est rendu, ensuite, au palais royal où il s'est entretenu avec le roi Abdallah II de Jordanie sur la situation en Palestine occupée, en particulier sur la détermination de toutes les parties à maintenir le statu quo. à l'issue de la rencontre avec le souverain jordanien, le secrétaire d'Etat américain a annoncé un accord entre la Jordanie et Israël sur de nouvelles mesures régissant l'esplanade des Mosquées. Face à une situation explosive, les efforts internationaux se multiplient pour favoriser le retour au calme. A cet effet, dans un souci d'apaisement, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a plaidé, vendredi dernier, pour une rencontre directe entre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et le président palestinien, Mahmoud Abbas. « C'est seulement en restaurant un horizon politique que nous pourrons espérer surmonter le désespoir actuel et nous concentrer sur la réalisation de la paix à long terme », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU. « Je suis rentré la nuit dernière (à New York) après m'être rendu dans la région (du Moyen-Orient), visite au cours de laquelle je me suis entretenu avec les dirigeants israéliens, palestiniens et jordaniens », a déclaré Ban, précisant que l'ensemble de ses interlocuteurs se sont accordés sur la nécessité urgente de réduire les tensions dans la région et d'éviter une aggravation des violences. « Les tensions liées à l'esplanade des Mosquées risquent d'ajouter une dimension religieuse au conflit israélo-palestinien, susceptible d'être instrumentalisée par les extrémistes de tout bord, avec des implications régionales potentiellement dangereuses », a-t-il mis en garde. Pour sa part, le quartette (Russie, Etats-Unis, Union européenne, ONU), réuni à Vienne vendredi dernier, a appelé, dans un communiqué, Israël à coopérer avec la Jordanie. La médiation de paix au Moyen-Orient, selon le texte, « encourage Israël à travailler avec la Jordanie au maintien du statu quo » qui prévoit, notamment, que seuls les musulmans peuvent prier sur le site de l'esplanade. « Le quartette condamne tout acte de terrorisme et de violence contre des civils », indique le communiqué conjoint réaffirmant l'engagement du groupe à agir en coordination avec les acteurs régionaux et internationaux afin de stabiliser la situation et de soutenir « une résolution juste, globale et durable » du conflit israélo-palestinien.