Photo : Makine F. Phénomène aussi vieux que les transports en communs, la resquille actuelle n'est pas l'apanage seulement des jeunes chômeurs ou des étudiants. Ce «fléau» s'est élargi à d'autres couches sociales englobant les fonctionnaires et la tranche du troisième âge. En moyenne, 600 resquilleurs sont débusqués quotidiennement au niveau de la gare d'Alger.Hier matin, dans le train qui fait la navette El Afroun-Alger, les agents de contrôle ont débusqué un fonctionnaire qui n'a pas pris son ticket de train à la surprise générale des voyageurs composés notamment de lycéens et d'étudiants. Ce fonctionnaire a été convié à descendre du train et à payer une amende forfaitaire en plus du tarif du billet. Autre cas, celui d'un sexagénaire qui s'est contenté de payer 20 DA pour aller de Béni Mered à Birtouta alors que le prix en est de 40 DA. Au contrôleur qui lui demandait de payer une amende de 100 DA, l'incriminé répondit qu'il était sans le sou. Conséquence : retrait de la carte d'identité. Au niveau de la gare d'Alger, la traque aux resquilleurs se fait aussi bien à l'entrée qu'à la sortie. «En général, ce sont les étudiants et les chômeurs qui prennent ce risque», souligne un contrôleur à la gare centrale d'Alger. Mais avec le renchérissement du prix du ticket de voyage, personnes âgées, fonctionnaires et même la gent féminine pratiquent la resquille. Il y a aussi «des étudiantes qui prennent le train pendant les vacances alors que la convention qui lit l'office des œuvres universitaires (ONOU) et la SNTF n'est effective que pendant les jours de l'année universitaire». L'autre forme de fraude au transport par train est l'utilisation de l'abonnement d'une semaine sur une durée indéterminée. «Ce sont généralement les pères de famille et les personnes âgées qui s'aventurent dans ce type de pratique», témoigne le contrôleur. S'il est débusqué, le resquilleur doit payer une pénalité de 200 dinars en plus du payement du prix du billet du trajet effectué. S'il n'obtempère pas, tous les renseignements de sa carte d'identité seront consignés dans un procès-verbal et envoyé au service commercial. Dans ce cas, le mis en cause doit payer 400 dinars, soit le double de la pénalité en plus du tarif du ticket du trajet effectué. En cas de refus, des poursuites judiciaires seront entamées. Au niveau de la gare d'Alger, il ne se passe pas un jour sans que les agents de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) ne surprennent des fraudeurs dans les trains. C'est donc l'éternel jeu du chat et de la souris qui se répète quotidiennement. Selon un responsable au niveau de la gare d'Alger, pas moins d'une dizaine de resquilleurs par train sont arrêtés chaque jour. Ce qui fait un total de quelque 600 fraudeurs sur la soixantaine de trains qui font la navette entre Alger et les autres gares. Pour juguler cette pratique, la direction de la SNTF a renforcé ses contrôles. Selon le syndicat des cheminots, le resquillage constitue un manque à gagner pour la société évalué à 15 000 dinars jour.