Photo : Slimene S.A. Lors d'une conférence de presse animée hier en son siège, la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) a tenu à dénoncer le recours à la violence pour exprimer des revendications liées à la cherté de la vie. «Nous pensons que des raisons majeures ont poussé les jeunes à sortir manifester. Mais nous considérons qu'ils n'auraient jamais dû s'attaquer à des biens de l'Etat et aux biens d'autrui. Nous dénonçons cette façon de manifester le mécontentement», s'est exprimé le président de la CIPA, Abdelaziz Mehenni. Selon lui, certaines parties manipulent le marché des produits de large consommation à des fins biens précis. Contre ces dernières, il appelle les pouvoirs publics à appliquer les règles pour qu'il n'y ait plus d'économie de bazar. «Nous pensons aussi qu'il y a une insuffisance de dialogue entre les pouvoirs publics et les citoyens, d'un côté, et entre les pouvoirs publics et ces partenaires, de l'autre, qui font de leur mieux», a-t-il ajouté. À propos de ce dialogue, le président du Forum des chefs d'entreprises, Réda Hamiani, évoque l'absence de relais «intermédiaires». «Il faudrait qu'il y ait des représentants entre les deux parties pour qu'on puisse communiquer. Il faut préparer la population de tout ce qui pourrait arriver», suggère-t-il. Ce patron met également en garde contre de futures hausses de prix des produits de large consommation. «Comme on est à la merci des bourses internationales, je vous préviens que la flambée des prix pourrait prochainement atteindre 30, 40 à 50%», a-t-il alerté. La solution que propose Réda Hamiani aux pouvoirs publics est de soutenir ces produits. «La suppression des taxes telles que la TVA et les droits de douanes ne règleront pas le problème de la hausse des prix», dira-t-il. Evoquant la pénurie du lait, en dépit du soutien de l'Etat et des différentes dispositions prises, Abdelawaheb Ziani de la CIPA a regretté le fait que le ministère de l'Agriculture n'a pas consulté les opérateurs privés avant d'exiger le nouveau cahier de charges. «C'est vrai qu'il y a un problème de dysfonctionnement. Mais avec les nouvelles mesures, des laiteries vont fermer et des travailleurs perdront leurs postes», a-t-il dit lors de cette rencontre destinée initialement aux restrictions imposée par l'une des représentations consulaires en matière de libre circulation des personnes, notamment les hommes d'affaires. NOUS N'AVONS PAS D'AUTRES PAYS «On est Algériens. Nous avons des entreprises ici et nous vivons ici. Nous n'avons pas d'autres pays», a affirmé le président de la CIPA, Abdelaziz Mehenni qui invite les autorités à réagir. «La France est notre ancien colonisateur. Elle ne voudra jamais du bien à l'Algérie qui a des principes et qui sait les défendre», s'est-il exprimé. Dans ce contexte, le sénateur et secrétaire national de la Centrale syndicale, Abdelkader Malki, a réaffirmé le soutien au patronat algérien privé et public.