La montée au créneau du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a brisé le cercle infernal d'une impasse, suscitée par l'intransigeance de l'occupant marocain dont les pratiques « immorales, irrespectueuses et discourtoises » ont été dénoncées par le Comité spécial de décolonisation. Elle représente un sérieux revers pour le Maroc de Mohammed VI qui, au-delà des reniements des accords de paix conclus sous l'égide de l'ONU, tente de substituer à la solution légale d'autodétermination le plan d'autonomie désuet. Les « véritables négociations » exigées par Ban Ki-moon, confinant la récente visite à El Ayoune de Mohamed VI à un simple fait anecdotique, recentre la problématique de la question dans son essence qui reste « l'autodétermination du peuple sahraoui ». Elle est au cœur de la préoccupation du Conseil de sécurité, organisant il y a 5 jours une conférence sur la paix et la sécurité dédiée à la cause sahraouie. Dans cette démarche qui ne souffre désormais d'aucune équivoque, le soutien apporté explicitement par le président du Conseil de sécurité des Nations Unis, l'ambassadeur britannique, Mathew Rycroftt, à l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, constitue, aux yeux du représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari, « un véritable rappel à l'ordre pour le Maroc ». Tout légitimement donc, dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité, il a estimé que le conflit « ne peut pas se prolonger infiniment ». Dans son isolement diplomatique, le Maroc est sommé de coopérer avec L'émissaire onusien doublement récusé et empêché, en vertu de la sortie peu cavalière du ministre des Affaires étrangères marocain, Salehddine Mezouar, de se rendre aux territoires. De retour dans la région pour un nouveau périple de 10 jours, Christopher Ross, qui rencontrera les responsables marocains, sahraouis, et les autorités algériennes et mauritaniennes en leur qualité d'observateurs, va tenter de réanimer un processus de négociations voulues « sérieuses et responsables » et renouer les fils du dialogue interrompu depuis la dernière rencontre de Manhasset, en mars 2012. L'étape européenne, pour mieux affiner un consensus international sur un règlement « juste et définitif » du conflit et le « briefing » de Ross, prévu le 8 décembre au Conseil de sécurité, participe au renforcement de la dynamique de paix qui se conclura par une visite du secrétaire général de l'ONU dans la région, attendue au début de l'année 2016. Sera-t-elle, en justice immanente, l'année d'un référendum et rien que le référendum ?