« Nous avons une vision prospective de l'économie nationale et avons les pronostics sur la situation financière du pays sur les trois prochaines années, mois par mois. Une situation que nous maîtrisons parfaitement », a indiqué le ministre dans ses réponses aux questions soulevées par les membres de l'APN lors des débats sur le projet de loi de finances pour 2016. Selon lui, son département ministériel suit quotidiennement l'évolution du marché pétrolier, d'où la maîtrise des prévisions sur l'avenir économique du pays. « L'Etat a investi dans la prospérité sociale. C'est vers cela qu'a été orienté l'argent du pétrole », a soutenu le ministre, indiquant que grâce à ces réalisations, l'Algérie est classée 93e pays au monde sur un total de 187 dans l'IDH du Pnud. « Nous avons perdu près de la moitié de nos recettes provenant du pétrole, mais nous allons les compenser à partir des ressources bancaires et de la fiscalité ordinaire », a-t-il avancé. Dans les prochaines années, l'Etat ne va plus se contenter de l'investissement dans les infrastructures mais dans l'exploitation de ces dernières. Concernant les nouvelles dispositions proposées par le projet de loi de finances pour 2016, le ministre a assuré que la règle 51/49 régissant l'investissement étranger est non seulement maintenue mais aussi élargie au commerce de gros et aux services. « Tout investissement étranger doit obéir à la règle 51/49 », a-t-il insisté. Quant à l'article 71 qui propose l'introduction d'un « mécanisme budgétaire » permettant au ministre des Finances d'annuler ou de geler des projets à travers des « décrets d'ajustement », Benkhelfa a indiqué que cette pratique visait à consacrer le principe d'une gestion « prudente » des ressources. Face aux critiques de membres de l'APN sur le fait qu'une telle mesure est susceptible de créer un chevauchement entre les pouvoirs législatif et exécutif, Benkhelfa a considéré que cette pratique n'allait nullement attribuer des prérogatives supplémentaires au gouvernement au détriment du pouvoir législatif. En ce qui concerne la disposition qui consacre la possibilité d'ouverture du capital des entreprises publiques économiques à des résidents nationaux, le ministre a expliqué que cette mesure n'était pas du tout en contradiction avec le principe de la souveraineté économique du pays. En somme, le ministre des Finances a expliqué aux députés que le projet de loi de finances consacrait trois principaux éléments : le maintien de la politique sociale, la prudence dans la gestion des ressources de l'Etat et l'accélération de la croissance économique.