Entre vous et la musique andalouse, c'est une longue histoire d'amour . Comment en êtes-vous arrivé là ? Je suis né dans une famille de mélomanes. Mes parents sont de grands fans de musique andalouse et de Châabi. Leur passion les a poussés à m'inscrire, en 2003, avec mon frère Mehdi, au centre culturel d'El Achour pour des cours de musique. J'ai commencé à m'initier à la musique classique, en apprenant à jouer d'instruments tels que le piano et la flûte, non sans suivre parallèlement une formation en solfège. Petit à petit, j'ai fini par intégrer la classe de musique andalouse. Ce fut le coup de foudre pour moi. Et commença une belle histoire d'amour avec ce patrimoine poétique et musical qui m'est tellement cher. L'occasion me fut également donnée lors du transfert de la classe andalouse au centre culturel d'El Biar, dans lequel j'ai appris beaucoup de textes, notamment ceux de la Nouba et du genre Hawzi. La petite expérience m'a aidé à intégrer, en 2008, l'association les « Beaux Arts d'Alger », sous la férule, d'Abdelhadi Boukoura, au sein de laquelle j'ai participé, notamment, à plusieurs concerts dans différents festivals, aussi bien en Algérie qu'à l'étranger. Nous avons glané quelques distinctions, telles que le premier prix décroché, en 2009, à la faveur du Festival de la musique Sanâa ainsi qu'une seconde place au festival du Hawzi à Tlemcen. Vous avez opté, dès vos débuts, pour la mandoline. En quoi cet instrument est-il spécial à vos yeux ? Généralement dans la musique andalouse on commence par la mandoline pour pouvoir apprendre le violon après. Les deux instruments exigeant le même doigté, et la guitare sert à s'initier au luth. On confie aussi la mandoline à de petit gabarits et la guitare aux gens plus costauds, et à l'âge de huit ans, il était tout a fait évident d'entamer ses débuts par le premier instrument. Là aussi, ce fut un coup de foudre retentissant. Le son aigu de la mandoline m'a, tout de suite, envoûté et en aucun cas je ne l'ai pris dans sa vocation transitoire. D'ailleurs, j'en use non pas pour le seul plaisir de jouer, mais surtout dans l'idée de le valoriser en lui donnant son authenticité et son importance inégalée dans les orchestres de musique (Andalou, Châabi, variétés, musiques du monde...) Parlez-nous de votre expérience aux côtés des grandes figures de l'Andalou... Disons que la chance m'a permis de me frotter à la scène dès mon très jeune âge. Tout enfant, j'ai pris part à un récital d'Andalou à la salle Ibn Khaldoun à Alger où j'ai assuré au piano. Avec « Les Beaux Arts », j'ai franchi un autre pas, en participant à des enregistrements studio. Une expérience qui m'a apporté un plus de maturité artistique renouvelée, à l'âge de 13 ans, pour enregistrer l'album solo de l'interprète Dalila Ferhi. Ce fut le point de départ d'une grande aventure artistique que je vis toujours avec la même ardeur. En plus de Dalila Ferhi, j'ai accompagné un beau panel de grandes figures de la musique andalouse actuelle, à l'image de Beihdja Rahal (j'avais 16 ans quand j'ai joué pour la première fois dans son orchestre, ainsi que d'autres concerts, et récemment lors d'un récital à Saint Jacques de Compostelle, en Espagne), Naceredine Chaouli, Hamidou (concert et enregistrement), Taleb Bendiab, Chafik Hadjadj, Lila Borsali, Abbes Righi et d'autres vedettes de la musique du terroir. Il faut dire que cette promiscuité m'a permis de me perfectionner et d'acquérir de l'expérience malgré mon jeune âge. Quels sont vos projets ? Après avoir décroché, en 2014, un bac S avec mention à 18 ans, j'ai décidé de poursuivre mes études supérieures à Paris dans une école privée prestigieuse (Institut de l'internet et du multimédia pôle Léonard de Vinci). Je reste également un grand passionné du design graphique, de photographie et de vidéo. En musique, je prépare un album avec un grand pianiste arrangeur dans le domaine de la musique du monde. J'y j'introduirai mes compétences en matière d'images, de vidéos et design graphique. D'autre part, je continue toujours à accompagner des artistes cités auparavant et des nouveaux.