Une majorité écrasante des 512 parlementaires présents, en plus des cinq procurations, à la session extraordinaire du Parlement, réuni en ses deux chambres, a adopté le projet de loi portant révision constitutionnelle. Le quitus des élus obtenu, les regards se tournent désormais vers la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle loi fondamentale. Les changements sont si importants qu'il en est légitimement attendu qu'ils soient suivis d'effets notables dans le système de gouvernance. Le caractère exceptionnel de l'événement mérite cependant que l'on s'arrête sur la portée de ce qui est maintenant un acquis supplémentaire de la société algérienne dans le processus d'enracinement de la démocratie et de l'Etat de droit en même temps qu'un renforcement de l'unité nationale. La nouvelle Constitution, en tant que couronnement des réformes politiques engagées depuis 2011 par le président Bouteflika, répond aux préoccupations et revendications de la population, de la société civile et des partis politiques qui ont eu à s'exprimer lors des consultations sur le projet. Se félicitant de cette adoption, le président de la République, énumérant les enjeux colossaux liés à cette révision constitutionnelle, qualifie ce jour d'« historique » qui ouvre une nouvelle page de l'histoire politique et constitutionnelle du pays. S'inscrivant ainsi dans le sens de l'histoire. Manifestement ravi par cette nouvelle œuvre qu'il a patiemment préparée puis menée à bon port, le chef de l'Etat dit vouloir partager avec ses compatriotes « l'ambition d'inaugurer ensemble une étape historique nouvelle porteuse d'avancées démocratiques irrévocables pour notre peuple et pleine de grandes promesses pour notre nation ». Vu que la réforme constitutionnelle reflète les aspirations populaires et est en adéquation avec les exigences de l'heure, le président Bouteflika entrevoit l'étape suivante dans la reformulation de l'arsenal législatif pour l'adapter à la nouvelle donne. C'est pourquoi, il a décidé, en sa qualité de garant de la Constitution, de mettre en place une cellule de suivi dont la mission sera de veiller, dans les temps impartis et jusqu'à son terme, à la concrétisation minutieuse et intégrale de ses dispositions et de l'en tenir régulièrement informé. Fondé sur les valeurs républicaines et les principes démocratiques, l'édifice constitutionnel ainsi rénové arrime l'Algérie aux valeurs modernes qui font l'évolution du monde, tout en respectant le socle de l'identité nationale et de l'histoire du pays. Adossées aux fondements de l'unité nationale, les avancées sont, en effet, multiples en termes de libertés et de pratique politique illustrées dans l'amélioration du statut des partis politiques, la séparation des pouvoirs, la liberté de la presse, le renforcement des mécanismes de contrôle de l'action publique et des garanties de protection des droits de l'homme.