Dans sa livraison numéro 5 de 2015, elle précise que la manne pétrolière et gazière a joué un grand rôle dans la redistribution e la rente en Algérie, ccordant une large part à la subvention des produits de large consommation comme les céréales, le lait, l'huile, le sucre, le carburant, l'eau, le médicament, l'accès au logement. La Banque mondiale reconnaît que « des acquis ont été enregistrés sur le plan du développement humain » grâce à cette politique sociale généreuse—le PNUD classe l'Algérie au 93e rang sur 187 sur la base de l'indice de développement. Elle estime cependant que ce modèle a eu pour conséquences « la marginalisation de pans entiers de l'économie (allusion au secteur privé) dans un pays aux potentialités pourtant diversifiées et incommensurables. » Les subventions ont eu, par ailleurs, un rôle « corrosif » sur la croissance et la baisse aujourd'hui des revenus issus de l'exportation des hydrocarbures a montré toute la vulnérabilité de cette politique. L'Algérie consacre 30% de son PIB aux subventions, souligne l'article de la Banque mondiale consacré à l'Algérie, ce qui est insupportable au regard des risques de déficit budgétaire. Celle-ci a néanmoins noté que la donne semble avoir changé depuis janvier 2016 avec la promulgation de la nouvelle de finances qui a mis un frein, d'une manière progressive, aux subventions notamment dans les domaines des carburants et de l'électricité. Leurs tarifs ont été revus à la hausse. Et « cela s'imposait », selon la Banque mondiale qui recommande des subventions (les transferts sociaux) « plus ciblées » en direction des pauvres et des catégories défavorisées notamment. Ce que la Banque mondiale mais aussi le FMI n'ont « jamais manqué de proposer à leurs partenaires », reconnaît-on. La Banque mondiale prend l'exemple de l'énergie dont le niveau des prix a fini par tuer chez le citoyen algérien tout « réflexe d'efficacité énergétique et de comportement responsable » vis-à-vis du gaspillage. Les subventions à l'énergie ont coûté au Trésor public, 2.400 milliards de DA, en 2014, soit l'équivalent de 20 milliards de dollars. Et le plus navrant c'est que c'est la minorité aisée, 10% de la population, qui en profite le plus « en consommant la quasi-totalité de ce produit (90%) ». Selon la Banque mondiale, les défis qui se posent aujourd'hui à l'économie algérienne sont de trois niveaux : les subventions et les transferts sociaux, l'ouverture économique, avec un rôle accru au secteur privé, et la gouvernance des politiques publiques.