L'Algérie connaît un déficit en matière d'organisations civiles spécialisées dans l'assistance des détenus. C'est le constat de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) qui a chapeauté, hier, à Alger, en collaboration avec l'Organisation internationale de la réforme pénale, un atelier sur le rôle de la société civile dans l'application des normes internationales dans le domaine de la détention. « Cet atelier a pour objectif d'inciter la société civile à apporter assistance aux détenus, dans les prisons ou quand ils sont remis en liberté. C'est aussi pour contribuer à veiller à ce que leurs droits soient respectés. Nous espérons la mise en place d'un réseau d'organisations civiles qui seront nos partenaires et encadrées par notre commission », a souligné le SG de la CNCPPDH, Abdelwahab Merdjana, précisant que même l'administration pénitentiaire déplore ce déficit. Sur le territoire national, d'après lui, les seuls organismes qui portent assistance aux personnes privées de liberté sont les scouts et l'association Iqraa. Le directeur des programmes de l'Organisation internationale de la réforme pénale, Mohamed Chebana, a soutenu que cet altier a pour but de veiller à ce que les droits des détenus soient respectés avec l'implication de la société civile. « Il faut ouvrir un dialogue et un débat critique avec les acteurs concernés par les droits de l'homme et à ce que les détenus obtiennent une aide judiciaire s'ils n'ont pas les moyens de payer un avocat. Nous devons tous avoir le même but, appliquer la loi. Et qui dit respect de la loi, dit protection des droits de l'homme », indique-t-il, constatant que les réformes du secteur de la justice sont aux normes internationales, notamment « dans le cadre de la détention provisoire et de l'insertion des détenus », a-t-il précisé. L'atelier est organisé dans le cadre d'un programme de six mois sur les normes internationales dans la détention, destiné aux institutions gouvernementales, juridiques en plus de la société civile. « 80% des articles de la nouvelle constitution portent sur les droits de l'homme. De ces ateliers découleront des recommandations que nous transmettrons sous forme d'une feuille de route au gouvernement », a précisé le DG de la CNCPPDH.