Prévue initialement pour la commémoration du 27e anniversaire de sa mort, l'érection de la statue, à l'effigie de Mouloud Mammeri, qui devait être dévoilée à cette occasion, a été finalement différée au 20 avril prochain. Ainsi en ont décidé les Ath Yenni tant le 20 avril est pour eux une date symbolique. On comprend dès lors les raisons de ce changement de date alors que la statue est fin prête. Pour rappel, cette statue est une œuvre d'art réalisée entièrement, à Cologne en Allemagne, par l'artiste originaire de Ath Yenni, Abdeslam Graine dit l'olivier. D'une valeur de 9 millions DA, elle a été financée à 100% par l'APW de Tizi Ouzou qui a dégagé pour la circonstance une enveloppe de 10 millions DA en incluant le prix de la statue et tous les frais inhérents à son transport et au dédouanement. Par ailleurs, pour marquer le 27e anniversaire de la disparition de Mouloud Mammeri, l'association Talwit d'Ath Yenni a concocté un riche programme culturel rehaussé par la présence des deux monstres sacrés de la chanson kabyle, Lounis Aït Menguellet et Idir. Ils s'étaient déplacés pour la circonstance pour renouveler leur admiration pour l'auteur de « La Colline oubliée ». Ils se sont recueillis sur sa tombe et ont visité sa maison. Ils se sont aussi inclinés devant la mémoire et la tombe de Boukhalfa Bitam, un autre érudit qui avait entamé sa carrière d'enseignant sur ces collines, avant d'occuper le poste de directeur de l'ex-ITE de Tizi Ouzou. Aït Menguellet s'était contenté du cérémonial de la matinée de dimanche dernier aux côtés de la directrice de la culture, Nabila Goumeziane. Idir, par contre, n'avait pas manqué de monter sur scène lors du gala artistique organisé dans l'après-midi au niveau de la maison de jeunes. Celle-ci s'est avérée trop exiguë pour contenir toute l'assistance qui s'était déplacée malgré le froid. Son tour de chant avait été précédé par ceux d'Ali Meziane, Djamel Kaloun et Larbi Youva. « Mouloud Mammeri n'est pas mort et nous l'évoquons encore à tous les instants », dira Idir sur les ondes de la radio locale. « Mammeri a été un homme d'une sagesse extrême. C'était un homme de paix. D'ailleurs, son combat pour tamazight, il l'avait mené pacifiquement, loin des politiques et des scènes de rue », a-t-il souligné.