Dans un nouvel épisode du bras de fer qui agite le Venezuela, le président Nicolas Maduro a demandé, jeudi dernier, à la Cour suprême, d'invalider la loi d'amnistie pour les prisonniers politiques votée fin mars par le Parlement contrôlé par l'opposition. Devant les milliers de partisans qui défilaient pour lui demander de bloquer la loi, il a déclaré avoir « demandé à la chambre constitutionnelle qu'elle déclare inconstitutionnelle la loi d'amnistie criminelle » afin d'éviter une « guerre civile ». Le Venezuela est le théâtre d'une bataille politique et institutionnelle depuis la victoire de l'opposition aux élections législatives de décembre 2015. « Les chavistes » considèrent que l'application de la loi d'amnistie laisserait impunies des violations des droits de l'Homme. Le président avait jusqu'à hier pour promulguer la loi, ou la renvoyer devant le Tribunal suprême de justice (la Cour suprême), la plus haute autorité judiciaire du pays. La loi prévoit la libération de 76 « prisonniers politiques » ainsi que l'amnistie de centaines de Vénézuéliens « persécutés et exilés » selon l'opposition en raison de leur opposition au pouvoir.