En prévision d'une réunion du Conseil de sécurité à New York, les diplomates allemands, français et les responsables de l'ONU et de l'opposition syrienne, devaient discuter, hier à Berlin, des moyens à mettre en œuvre pour rétablir le cessez-le-feu à Alep, théâtre de violents combats ayant fait plus de 270 morts en une semaine. Pour la seule journée de mardi dernier, les bombardements ont fait une trentaine de morts. Cette escalade fait craindre le pire. C'est ce qui explique le forcing mené par Washington et Moscou pour tenter de négocier une trêve. La Russie espère voir un rétablissement de la trêve dans les prochaines heures à Alep, alors que le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, menace le président syrien, Bachar al-Assad, de répercussions, si la trêve, actuellement discutée entre Washington et Moscou, n'était pas respectée. « Si Assad n'adhère pas à cela, il y aura clairement des répercussions et l'une d'entre elles pourrait être la destruction totale du cessez-le-feu et (le retour) à la guerre en Syrie », a averti M. Kerry devant la presse au département d'Etat. « Je ne crois pas que la Russie veuille cela. Je ne pense pas que le (régime) Assad puisse profiter de cela », a ajouté le chef de la diplomatie américaine, de retour de Genève où il a tenté, lundi dernier, de sauver la cessation des hostilités, en principe en vigueur depuis le 27 février, entre le régime et l'opposition sur tout le territoire syrien. « D'autres répercussions sont en discussions, mais c'est l'avenir qui le déterminera », a-t-il encore averti. Il y a quelques mois, le diplomate américain avait fait allusion à un plan B, en cas d'échec de la diplomatie. « A l'heure qu'il est, nous travaillons dur pour essayer de mettre le cessez-le-feu en place afin de protéger l'intégrité d'Alep », a-t-il ajouté. Mardi dernier, de retour de Moscou, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, devait rencontrer à Berlin, dans l'après-midi, les ministres français et allemand des Affaires étrangères, ainsi que le coordinateur de l'opposition syrienne, Riad Hijab. Une autre réunion est prévue incessamment par le conseil de sécurité, à la demande de la France et du Royaume-Uni, pour débattre de la situation à Alep. Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux Affaires politiques, Jeffrey Feltman, est tenu de rendre compte aux 15 pays membres de la situation dans cette ville. Sur le terrain, les rebelles ont lancé, mardi dernier, une offensive majeure avec de violents bombardements contre les secteurs gouvernementaux d'Alep. Selon l'agence officielle Sana, toute la nuit des combats ont eu lieu dans la périphérie de la ville, tuant au moins trois civils, hier matin. « Ces combats sont les plus violents à Alep depuis plus d'un an », a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Selon les correspondants de presse, l'offensive a commencé par une attaque contre le quartier général des services de renseignement de l'armée de l'air à Zahra, dans l'ouest de la ville. L'aviation et l'artillerie gouvernementales ont répliqué en visant les quartiers rebelles de l'est de la ville. Selon une source diplomatique, les Etats-Unis souhaitent notamment que l'Otan s'engage davantage dans la coalition anti-EI en déployant directement, en Syrie et en Irak, ses avions de surveillance Awacs.