L'espoir d'un règlement du conflit syrien, suscité par les négociations de Genève entre le régime de Damas et l'opposition ainsi que par la trêve russo-américaine sur le terrain, s'est estompé depuis quelques jours, laissant place à la triste réalité sur le terrain, marquée par un retour de la violence. Hier, 14 civils ont été tués dans des bombardements menés tant par le régime que par l'opposition dite modérée dans la ville d'Alep, meurtrie par des violences pour la troisième journée consécutive, alors que l'Etat islamique tente aussi de reconquérir le terrain perdu ces derniers mois. C'est dire que les chances de voir la trêve se poursuivre sont de plus en plus minces. En effet, après une période de calme relatif suite au cessez-le-feu conclu par les Etats-Unis et la Russie le 27 février, les combats reprennent un peu partout en Syrie, particulièrement dans cette ville d'Alep, coupée en deux depuis juillet 2012 entre les zones tenues par le régime à l'ouest et celles contrôlées par les rebelles à l'est. À en croire le directeur de l'OSDH, Rami Abdel-Rahmane, cette trêve "n'existe plus" après de nombreuses violations commises tant par les rebelles que par le régime du président syrien Bachar al-Assad. Devant cette situation, le président américain a réitéré hier ses positions sur la question en affirmant que "ce serait une erreur" de la part des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou de toute alliance de pays occidentaux "d'envoyer des troupes au sol et de renverser le régime d'al-Assad." Les Syriens continuent à s'entretuer, laissant Daech tenter de reprendre des forces comme en témoigne l'attaque perpétrée par le groupe terroriste Etat islamique contre deux localités de la ville d'Alep, mais repoussée par l'armée syrienne. Pendant ce temps, les pourparlers pour mettre fin à la guerre, seul espoir de paix en Syrie, sont dans l'impasse à Genève, bien que théoriquement elles devaient se poursuivre jusqu'à mercredi. L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui a assuré que les négociations se poursuivraient, s'accroche à un hypothétique accord sur un gouvernement de transition, alors que "le refus répété du régime de discuter une transition politique qui exclut le président Assad et l'insistance de l'opposition à demander son départ a conduit à une impasse diplomatique qui rend la résurgence des violences inévitables", selon un analyste du groupe d'évaluation des risques Soufan. Merzak Tigrine