Pep Guardiola quittera le Bayern Munich avec en poche un 3e titre de champion d'Allemagne décroché samedi dernier, le 26e de l'histoire et le 4e d'affilée pour le grand club bavarois, après un succès samedi à Ingolstadt (2-1), ce qui le consolera à peine de son nouvel échec en Ligue des champions aux portes de la finale. Le passage en Bundesliga du Catalan, qui rejoindra Manchester City la saison prochaine, sera toujours entaché par les trois éliminations consécutives en demi-finales de C1. Arrivé en 2013 pour succéder à Jupp Heynckes, Guardiola n'aura pas réédité la performance du technicien allemand, vainqueur cette même année de la « Coupe aux grandes oreilles ». Peut-on toutefois parler d'échec ? A écouter Ivica Olic, ancien joueur du Bayern (2009-2012), la réponse ne fait aucun doute. « Il est arrivé derrière Jupp Heynckes qui avait tout gagné. Du coup, Guardiola ne pouvait que réitérer la performance. Sauf qu'il n'a pas réussi et sera oublié », a déclaré le Croate. Le constat est cruel et omet la domination outrageuse du Bayern sur le football allemand durant le court règne de l'Espagnol. Cette saison, le « Rekordmeister » a enquillé un quatrième titre de champion d'Allemagne consécutif, une performance inédite, en étant en tête du classement dès la 6e journée. Un record qui pourrait être suivi par un doublé en cas de succès en finale de la Coupe d'Allemagne le 21 mai face au grand rival, le Borussia Dortmund, pour le dernier match de Guardiola avec le Bayern. Ce serait le 2e doublé pour l'ancien Barcelonais, après celui de 2014. Mention spéciale pour Lewandowski et Müller A l'heure du bilan, il faut décerner une mention particulière à Robert Lewandowski et à Thomas Müller, auteurs à eux deux de plus de la moitié des buts bavarois en Bundesliga. Pour sa 2e saison à Munich, le Polonais a marqué 29 buts, dont un quintuplé historique le 22 septembre contre Wolfsburg (5-1), et devrait s'emparer d'un 2e trophée de meilleur buteur après celui de 2014 avec Dortmund. A leurs côtés, Guardiola a eu le flair de lancer le jeune prodige français de 19 ans, Kingsley Coman, dont n'avaient pas voulu son club formateur, le PSG, puis la Juventus Turin, et qui a brillamment pallié les absences sur blessures des stars historiques Franck Ribéry ou Arjen Robben. Le recrutement de Douglas Costa (ex-Shakhtar Donetsk) s'est aussi avéré une bonne pioche, même si le Brésilien est passé à côté de la demi-finale retour de Ligue des champions contre l'Atlético Madrid. Et que dire de la muraille Manuel Neuer. Avec seulement 16 buts encaissés, le Bayern et son gardien sont en passe d'améliorer leur performance de 18 buts concédés établis en 2013 et 2014. Il sera peut-être difficile pour Carlo Ancelotti, le successeur de Guardiola, de faire aussi bien sur la scène nationale. Mais ce qui sera surtout réclamé à l'Italien, triple vainqueur de la Ligue des champions en 2003, 2007 et 2014, sera de replacer le Bayern sur le toit de l'Europe et d'offrir enfin un 6e sacre continental au public de l'Allianz Arena.