Cette annonce, alors que le cessez-le-feu devait se terminer lundi dernier à minuit, est intervenue alors que Moscou, allié de Damas, et Washington, qui soutient l'opposition, ont fait vœu de « redoubler d'efforts » et ont détaillé leurs engagements pour faire respecter la trêve et relancer le processus de paix. « Nous avons décidé de réaffirmer notre engagement pour la cessation des hostilités en Syrie », ont indiqué les deux pays, dans une déclaration commune publiée par la diplomatie russe, tout en promettant de renforcer leurs efforts pour l'accès de l'aide humanitaire sur le terrain. « Ce sont des mots sur une feuille de papier, ce ne sont pas des actes », a reconnu, quelques heures plus tard à Paris, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Hier, en matière d'aide humanitaire, le gouvernement américain a suspendu une partie de ses financements à des ONG actives en Syrie après avoir découvert qu'elles surpayaient systématiquement des entreprises turques pour des produits de base destinés aux victimes du conflit. L'agence d'aide américaine USAID a indiqué, dans un communiqué, avoir « des raisons pour suspendre 14 entités et individus en Turquie impliqués dans les programmes d'aide ». La Russie et les Etats-Unis, qui coprésident le groupe de soutien international à la Syrie (GISS, 17 pays), pilotent le dossier et le contrôle du cessez-le-feu, instauré sous leur impulsion le 27 février dernier. Ce dernier avait volé en éclats fin avril à Alep, la grande ville du nord du pays. Si Moscou s'est engagé à faire pression sur Damas pour « limiter » ses bombardements, Washington, de son côté, a promis d'« augmenter le soutien à ses alliés régionaux pour les aider à empêcher la circulation des combattants, des armes ou des moyens de soutien financier aux organisations terroristes à travers leurs frontières », selon la déclaration commune de la Russie et des Etats-Unis. Relancer Genève Quelques heures plus tard à Paris, où se tenait une réunion des pays arabes et occidentaux - dont les Etats-Unis - soutenant l'opposition représentée par une délégation, des « garanties concrètes » sur le maintien de la trêve et l'accès humanitaire ont été exigées. « Il ne faut pas que ce soit une déclaration de plus », a résumé le chef de la diplomatie française à l'issue de cette réunion, illustrant les difficultés à trouver une stratégie commune pour résoudre ce conflit. Pour relancer le processus politique et garantir le cessez-le-feu, une réunion du GISS (qui comprend les soutiens de l'opposition ainsi que la Russie et l'Iran, alliés de Damas), devrait probablement se tenir la semaine prochaine à Vienne, a-t-il indiqué. Les négociations de paix suspendues à Genève fin avril sans avancée notable, doivent reprendre « le plus rapidement possible », a-t-il insisté. Il a cependant convenu que c'était « difficile pour l'opposition de pouvoir justifier un retour à Genève sans qu'il y ait des évolutions concrètes sur le terrain ». La déclaration commune de Moscou et Washington sur la Syrie est un « signal encourageant pour l'opposition (syrienne), même si ce n'est certainement pas encore suffisant pour décider d'un retour aux pourparlers de paix à Genève », a estimé son homologue allemand.