Les cinq commissions intersectorielles chargées du suivi de l'élaboration du rapport de la mise en œuvre du Schéma national d'aménagement du territoire (Snat) ont été installées, hier, par le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul. Une convention a été également signée entre l'Agence nationale de l'aménagement et de l'activité des territoires (ANAAT) et l'Agence de promotion du tourisme, dans le cadre de l'élaboration du rapport relatif à la mise en œuvre du plan national de l'aménagement du territoire à l'horizon 2030. Elaboré pour une période de 20 ans, le Snat augure des prospectives territoriales pour anticiper les ruptures et les risques. Il établit, de ce fait, les principes régissant la localisation des grandes infrastructures de transport, des grands équipements et des services collectifs d'intérêt national. Il intègre les différentes politiques de développement économique et social qui concourent à la mise en œuvre de la politique nationale d'aménagement du territoire. Dans le même sillage, ce schéma introduit une stratégie adaptée, visant à rétablir les équilibres nécessaires à la durabilité du développement en intégrant la valorisation des espaces sensibles tels que le littoral, les zones de montagne, les steppes, le sud et les zones frontalières. « L'élaboration du Snat est un enjeu national. Une vaste entreprise de redressement a été engagée dans tous les secteurs. De la concorde civile à la réconciliation nationale, des réformes des systèmes judiciaire et éducatif au désendettement, en passant par la relance de la croissance, la baisse du chômage et de l'inflation, notre pays a considérablement progressé dans la voie de la reconstruction et du développement », a indiqué le ministre. Et qu'il « nous appartient désormais de préparer notre pays à affronter dans son organisation territoriale les grandes échéances de demain ». L'émergence de nouveaux acteurs économiques sont autant de défis auxquels nous devons nous adapter, dira-t-il, tout autant que le nouveau contexte énergétique, le rôle toujours croissant des nouvelles technologies, l'insécurité mondiale et l'enjeu des nouvelles émigrations sub-sahariennes. Le Snat doit également répondre aux déséquilibres de localisation des populations et des activités dans le territoire. Un document fourni par le ministère de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat atteste, par un recensement général de la population et de l'habitat que 63% des Algériens sont regroupés dans le nord sur 4% du territoire national. 28% sont localisés dans les Hauts-Plateaux, soit 9% du territoire, alors que le Sud, c'est-à-dire 87% du territoire, n'accueille que 9% de la population. Déséquilibres coûteux « Ces déséquilibres sont à la fois coûteux pour la collectivité nationale et source de tension pour les ressources naturelles. Il ne s'agit pas en cela d'opposer les territoires les uns aux autres mais d'assurer leur développement de manière harmonieuse, en proportion de la charge que les milieux naturels de ces territoires pourront supporter sans se dégrader », a fait savoir Ali Benseddik, directeur régional de l'ANAAT, qui a présenté un exposé sur les objectifs et la méthodologie du plan d'aménagement du territoire. Selon lui, il est également question de la mise en attractivité des territoires. Dans une économie internationale et ouverte, le maintien d'une croissance forte pour l'Algérie passe par la poursuite de la modernisation de l'économie. Il s'agira de renforcer l'attractivité du territoire national à travers la réalisation des équipements et la disponibilité des services. La stratégie à mettre en œuvre s'appuiera sur l'amélioration et la diversification de l'offre infrastructurelle, le développement des capacités scientifiques et technologiques et de l'innovation, tout en assurant le développement des atouts du territoire. Le même document stipule que plusieurs actions sont à mener à horizon 2016-2030 et 2030-2050. La mise en œuvre de la boucle haut débit des technologies de la communication, aménagement de zones économiques et technologiques pour accueillir des entreprises, modernisation des réseaux de transport, réalisation des plates-formes logistiques et de services et offre d'un cadre de vie de qualité. Cette stratégie s'appuiera en particulier sur l'organisation des espaces de programmation territoriale, l'émergence des pôles d'attractivité et la création des zones intégrées de développement industriel et des villes nouvelles, à partir desquelles seront mis en œuvre les mécanismes qui permettront de diffuser la croissance sur l'ensemble du territoire. Walid Souahi Cinq commissions, plusieurs objectifs Les cinq commissions en charge du suivi de l'élaboration du rapport de la mise en œuvre du Schéma national d'aménagement du territoire (Snat) sont composées de représentants de ministères, institutions et organismes nationaux. Elles ont pour mission d'amender et d'enrichir l'ébauche du rapport relatif à la mise en œuvre du Snat 2030 pour la période 2011-2015 et seront ainsi chargées de maturer, durant une période de 6 mois, la réflexion autour des questions liées à l'aménagement du territoire pour définir conjointement des stratégies et des objectifs de développement. Elles doivent également garantir la fiabilité des données et assurer une meilleure harmonisation et coordination intersectorielle, en tenant compte des dimensions locale, régionale et internationale. Les commissions intersectorielles sont constituées du Snat pour une nouvelle stratégie de développement territorial et local. La seconde commission est celle de l'industrie, l'économie du savoir et les services, la troisième est chargée de l'agriculture, l'eau, les énergies renouvelables et l'environnement. La quatrième, qui prend en compte l'identité culturelle nationale, est chargée du tourisme, de l'artisanat et de la culture et la dernière commission mise sur le développement humain durable pour une économie diversifiée et un aménagement attractif du territoire.