Sergio Ramos remet ça : il était déjà le héros en 2014, en finale de la Ligue des champions contre... l'Atlético Madrid. C'est lui qui avait inscrit le but de l'égalisation in extremis, offrant le droit à ses coéquipiers d'aller décrocher la « Decima » en prolongation. Le capitaine a cette fois lancé idéalement son équipe en marquant de près du bout du pied malgré une position de hors-jeu, après une remise de la tête de Bale (15e). En début de saison, ses détracteurs disaient le défenseur de 30 ans sur courant alternatif. Mais Sergio Ramos, pilier de la Maison Blanche, est toujours là dans les grands matches et a tout remporté dans sa carrière aussi bien en club qu'en sélection espagnole. Yannick Carrasco, « l'impact player » : c'est ce qu'on appelle un joker de luxe. Entré après la mi-temps en remplacement d'Augusto Fernandez, le Belge de 22 ans a complètement relancé son équipe à dix minutes de la fin du temps réglementaire. Il a conclu du droit une superbe combinaison de Koke et Juanfran. Puis il a été de loin le Colchonero le plus dangereux, multipliant les accélérations et les gestes techniques. Un choix tactique réussi pour l'entraîneur Diego Simeone, qui misait sur la pointe de vitesse du Diable rouge pour redonner du souffle à un collectif un peu usé. Gareth Bale, en mode marathon : certes, comme Cristiano Ronaldo et Benzema, il n'a pas marqué le but décisif qu'on attend d'un attaquant de sa trempe. Mais de la triplette BBC, il a sans doute été l'un des plus en vue. Sur le coup franc de Kroos, c'est lui qui remet de la tête le ballon pour Sergio Ramos (15e). Le Gallois a multiplié les courses sur son côté droit, a tenté à plusieurs reprises en seconde période, notamment d'une frappe repoussée par Oblak à la 85e et comme à son habitude a été dominateur de la tête. En toute logique, il a ressenti des crampes en fin de match. Cristiano Ronaldo fatigué. Le terme est sévère pour CR7 si souvent décisif. Mais le Portugais était probablement diminué après avoir connu une petite alerte à la cuisse gauche cette semaine. Sa vitesse et son tranchant habituels n'étaient pas au rendez-vous. Et surtout il n'a pas réussi à égaler son fameux record, celui de 17 buts sur une saison de Ligue des champions, établi en 2013-2014 pour la dixième C1 du Real. Le meilleur buteur de toute l'histoire du Real Madrid a encore l'Euro pour se surpasser, en sélection cette fois. Fernando Torres, transparent : il avait décrit cette finale comme « le match de sa vie ». L'histoire était sans doute trop belle pour « El Nino », l'enfant du club qu'il a rejoint à 11 ans. L'attaquant de 32 ans a été quasiment invisible pendant toute la première période, pas aidé, il est vrai, par un collectif de l'Atlético inhibé. Il aurait pu sauver son match en obtenant la faute de Pepe, offrant un penalty à Griezmann, mais le Français l'a raté... Antoine Griezmann, une barre à oublier : cette finale laissera un souvenir amer au Français, pourtant l'homme-clé de l'Atlético tout au long de la saison. Il réalise une première période pleine d'envie et est l'un des rares à vouloir sonner la révolte après le premier but du Real. Mais voilà, il rate l'occasion en or à la 48e. Torres obtient la faute et le penalty de l'égalisation est laissé au Français. Mais la frappe en force de « Grizi » touche la barre. Les encouragements de ses coéquipiers par la suite n'ont pas suffi à le relancer dans une fin de partie où il avait la mine basse, même s'il a réussi son tir au but lors de la séance décisive. Suffisant pour digérer une barre transversale à vite oublier ?