Photo : Slimene S.A. Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), estime que la marche qui devait se tenir avant-hier à Alger «n'a pas suscité une adhésion populaire». Chose qui était «prévisible» selon elle, puisqu'elle «n'avait pas de raisons politiques et sociales précises». Même si elle qualifie le dispositif sécuritaire mis en place à l'occasion «d'anachronique», elle salue, toutefois, la «retenue» des agents de l'ordre qui n'ont pas opté «pour la répression». La responsable du PT, intervenant, hier, dans le cadre de la session ordinaire du bureau politique du parti composé de 23 membres, est convaincue «qu'aucun dispositif sécuritaire ne peut arrêter la volonté du peuple à marcher si toutefois les motifs sont valables et fondés». Louisa Hanoune va plus loin en disant : «le peuple ne peut pas marcher avec un parti de droite ayant fait partie d'un gouvernement ayant décrété l'état d'urgence, entres autres mesures rétrogrades». Et d'enchaîner : «le peuple n'oublie pas. Le parti qui a appelé à cette marche est le seul ayant plaidé officiellement pour la normalisation avec Israël. Il a été invité par l'Otan au courant de cette session parlementaire et il avait demandé de faire pression sur l'Algérie pour qu'elle cède aux forces sionistes». La conférencière n'y va pas avec le dos de la cuillère pour confirmer que les initiateurs de cette démarche «veulent une révolution à l'irakienne sous la coupe américaine. Chose qui est d'emblée rejetée par sa formation. Seulement, tient-elle à souligner, il faudrait briser toutes les chaînes, d'autant plus que rien ne justifie la non-autorisation des marches à Alger». «La liberté est un facteur d'ordre qui permettra d'isoler les aventuriers et les provocateurs», tonne-t-elle, par ailleurs avant de s'adresser au gouvernement pour dire «qu'il faut avoir confiance en la capacité de discernement du peuple». La secrétaire général du PT songe dès à présent à se préparer à toutes éventualités, pour reprendre ses termes, en mettant en place des comités populaires au niveau de toutes les circonscriptions. La révolte du peuple est un signe de bonne santé, car cela démontre que le peuple aspire à vivre, mais ce qui s'est passé en Algérie n'a rien à voir l'Egypte et la Tunisie. «Bouteflika n'est pas Ben Ali ou Moubarek. Les régimes sont totalement différents», lance-t-elle en sollicitant le chef de l'Etat à procéder dans les plus brefs délais à des élections législatives anticipées dans le but de faire «une décantation de la classe politique». Sur un autre registre, Louisa Hanoune attire l'attention sur la récente déclaration du FMI au courant de ce mois concernant les décisions prises récemment. Ce Fonds a demandé d'arrêter les augmentations salariales et de réduire les dépenses publiques. Ce qui constitue, pour elle, « une déclaration de guerre contre les jeunes ».