Le ministère du Commerce, initiateur de cette foire en collaboration avec l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), tient, à travers cette manifestation, à préserver le pouvoir d'achat des citoyens en mettant à leur disposition des produits de large consommation à des prix abordables et ce avec le concours des producteurs et autres institutions commerciales relevant du secteur public. Il est coutumier qu'à la veille de chaque ramadan et durant la première semaine, les produits de consommation plus prisés en pareille circonstance connaissent une flambée vertigineuse. C'est sous le slogan « consommons algérien » que se tient cette manifestation commerciale. L'objectif étant d'encourager la production locale, notamment, en cette situation de crise économique mais aussi de commercialiser des produits de large consommation à des prix accessibles. De la production à la consommation sans passer par les intermédiaires qui, souvent, sont à l'origine de la spéculation et donc, de la hausse démesurée des prix des fruits et légumes et autres viandes rouges et blanches. C'est cela l'intérêt primordial de ces marchés spécial ramadan, devenus depuis quelques années une tradition. Siège de l'UGTA : affluence dès le premier jour d'ouverture Pères et mères de famille ont fait le déplacement parfois de loin pour économiser quelques dinars. Les chapiteaux installés au siège de l'UGTA ont enregistré une affluence dès les premières heures de la matinée. Ils sont venus d'El Madania, d'El Mouradia, d'Alger-Centre, de Birkhadem... ils ont fait le déplacement pour dénicher les bonnes affaires. Sont-ils satisfaits ? Les avis sont mitigés. Les uns estiment que c'est une aubaine qui permet d'économiser quelques dinars, les autres pensent que c'est tout simplement de l'arnaque. Ceux qui pensent que c'est une occasion inespérée pour « décourager les commerçants véreux », selon leurs propos, se contentent des réductions aussi minimes soient-elles, tandis que les consommateurs qui trouvent que c'est tout simplement de la poudre aux yeux, jugent qu'il est « honteux de faire des rabais qui ne dépassent pas les 5, 10 ou 20 DA ». « Une foire commerciale est censée faire des rabais de 50 à 80%, comme dans les pays développés d'autant qu'il s'agit d'un mois de tolérance et d'entraide », a indiqué un jeune homme venu avec l'idée de retourner chez lui le couffin plein. « Comme vous voyez, je n'ai rien acheté. Les prix ne sont pas encourageants. Je préfère m'approvisionner ailleurs », dit-il en repartant bredouille. Cet homme est contrarié par un autre qui estime que « certes, les réductions sont insignifiantes mais en 30 jours, ça peut chiffrer surtout pour ceux qui ont des budgets modestes », dit-il. Un constat : les stands où les clients sont nombreux sont ceux des dattes dont le kg, sans branchettes, coûte 250 DA. « C'est de la deglet nour, dans d'autres marchés, son prix est plus élevé », témoigne un client qui en a acheté 2 kg. L'huile de table Safia est affichée à 530 DA le bidon de 5 litres et 540 DA les 5 litres pour la marque La Belle. Le prix habituel étant de 650 DA. Les boissons gazeuses, les jus, le cherbat de différentes saveurs sont disponibles. Ce sont des produits consommés régulièrement pendant le ramadan, à plus forte raison cette fois-ci puisqu'il coïncide avec l'été. Des réductions de 20 DA sont pratiquées sur la contenance de un litre soit 80 DA au lieu de 100 DA, ou le pack de trois bouteilles pour 200 DA. Idem pour le lait. Les producteurs privés sont présents en force et pratiquent des prix d'usine. Les pâtes, le concentré de tomate, les diyouls industriels, le couscous, les fromages fabriqués localement garnissent les comptoirs. Le yaourt Soummam habituellement vendu à 25 DA, est cédé à 20 DA. Le petit se vend à 70 DA au lieu de 80. Le consommateur a l'embarras du choix. Quant aux viandes rouges, il existe un seul stand pour le moment. La viande ovine fraîche est affichée à 1.250 DA le kg et la viande bovine à 850 DA le kg. Les œufs coûtent selon le calibre entre 210 et 240 DA le plateau de 30 unités. Les fruits et légumes sont le parent pauvre de cette manifestation où nous y avons recensé quatre chapiteaux. Les prix et la qualité ne sont pas vraiment concurrentiels du moins pour le moment sauf pour la pomme de terre et l'oignon qui s'affichent à 22 DA le kg pour une qualité irréprochable. Le marchand d'abricots, devant lequel les clients se bousculent, n'a pas de répit, les commandes fusent de partout. Et comment, le kg est cédé à 90 DA. « Un bon rapport qualité/prix. Hier je l'ai acheté au marché de La Lyre à 150 DA le kg », a fait savoir un client. Chapiteaux de Rouiba : les commerçants informés tardivement Une vingtaine de chapiteaux sont dressés au centre ville de Rouiba au milieu de palmeraies à proximité de l'ancien stade. Un endroit accessible et ouvert. Les stands sont quasiment vides hormis six commerçants qui ont déjà mis en vente leurs produits, à l'instar d'un commerçant de dattes venu de Biskra qui vend sa marchandise à 550 DA le kg qui estime que le prix est abordable. « Mes dattes sont de bonne qualité », dit-il. Pas question de négocier. Le chapiteau de l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) est également pris d'assaut. Et pour cause : le pois chiche ne dépasse pas 200 DA le kg. « Donnez-moi 4 kg s'il vous plaît », dit une dame au commerçant. Elle est vite servie. « Vous savez, dans les superettes et autres épiceries le pois chiche coûte entre 300 et 340 DA le kg », dit-elle. Les haricots blancs sont affichés à 140,5 DA le kg et les lentilles à 180,5 DA le kg. Les jus et les sirops de la marque Rouiba achalandent les tables. « Nous avons appliqué une réduction de 20 DA, puisque chez le détaillant, le produit est vendu à 100 DA », a indiqué le représentant du stand, précisant qu'ils n'ont pas été informés à temps d'où le retard de certains participants. « Demain, ils seront là », dit-il. Côté clients, ce n'est pas encore la ruée, puisque la majorité des chapiteaux sont vides. L'entreprise Sabri spécialisée dans les confitures, les câpres et cornichons pratique des prix de producteur. Le groupe avicole centre, SGP Proda, est déjà installé avec ses viandes blanches. Le poulet vidé, empaqueté, et visiblement à l'hygiène irréprochable se vend à 275 DA le kg, les cuisses à 350 DA le kg et l'escalope de poulet à 450 DA le kg. Quant au pâté de volaille, il s'affiche à 90 DA les 200 grammes. Le marché spécial ramadan de la Safex desPins Maritimes n'a pas encore ouvert. « Il ouvrira pendant le ramadan », nous dira un agen. Ainsi, la capitale aura quatre marchés spéciaux à Birtouta, à Rouïba, au 1er-Mai et au Palais des expositions. Un équilibre dans l'implantation de ces points de vente qui permettra de satisfaire les consommateurs qui choisiront de faire leurs emplettes au niveau de ces marchés.