Les prix des légumes devront connaître une baisse avec l'entrée prochaine de la production de saison. La récolte de plein champ et des produits sous serre des cultures maraîchères permettra de couvrir la demande nationale. Pour certaines filières, comme la pomme de terre et la tomate, il y a surabondance. C'est ce qu'a fait savoir la directrice de l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI), Fatma Bergaoui. Contactée hier, elle a assuré qu'en matière de culture maraîchère, « la production est satisfaisante à tel point que nous avons atteint l'autosuffisance », indiquant que la production globale des produits maraîchers, sans compter la pomme de terre et la tomate, s'élève à plus de 7 millions de tonnes par an. Les rendements, a-t-elle fait observer, s'améliorent d'année en année. D'où la nécessité de développer les deux créneaux de la transformation et de l'exportation pour « pouvoir réguler cette production » qui impactera inéluctablement sur les prix de vente. « Avec cette forte offre, les prix vont considérablement baisser », a-t-elle indiqué. Et comme le bonheur des uns fait le malheur des autres, ces prix, s'ils sont à l'avantage des consommateurs, les fellahs seront, par contre, fortement pénalisés. Pour y pallier, le ministère de l'Agriculture a mis en place des mécanismes de facilitation pour encourager les investisseurs à s'orienter vers la transformation et à développer la filière agroalimentaire. L'effort devra se faire, également, pour tirer vers le haut le volume des exportations des produits agricoles, notamment celui de la pomme de terre. Pomme de terre : une production de plus de deux millions de tonnes Selon la directrice de l'ITCMI, la production de pomme de terre dépassera les 4 millions de tonnes cette année. « C'est fortement suffisant pour couvrir le marché », a-t-elle dit, ajoutant que cette production « dépasse largement le niveau de consommation et nous sommes pratiquement en surabondance ». La production de pomme de terre se fait, a-t-elle expliqué, en trois tranches, dont la plus importante, l'actuelle, à savoir la pleine saison qui s'étale du mois de mai à fin juillet. Une période durant laquelle le volume attendu dépassera les deux millions de tonnes. Ces cinq dernières années, cette filière a enregistré des excédents importants. L'année passée, il a dépassé un million de tonnes, selon une source du ministère de l'Agriculture. Pour cette saison, « la production est en cours », a indiqué Mme Bergaoui. En vue de réguler cette filière, le ministère a, a-t-elle souligné, déjà pris des dispositions pour que l'agriculteur ne soit pas affecté par les bas prix. Un programme d'absorption de la quantité supplémentaire de pomme de terre a été mis en place à travers lequel il a été décidé de stocker 100.000 tonnes. « Le ministère de l'Agriculture est en veille. Si les prix demeurent très bas, le dispositif de régulation est mis en marche pour réguler le marché », a-t-elle assuré, tout en informant que la superficie plantée cette année en pomme de terre est de l'ordre de 65.000 ha. Tomate : un million de tonnes de production à la fin juin Toute la marchandise sur les étals vient de la plasticulture. La production sous-serre, dont le pôle est implanté à Biskra, a commencé en décembre et va s'arrêter à la fin juin et devra atteindre un million de tonnes. Ainsi, la production tire à sa fin. C'est ce qui explique la flambée des prix de la tomate sur le marché. Une tendance qui devra baisser à des niveaux entre 50 et 80%, selon la qualité lors de la deuxième semaine du ramadhan, selon l'expert en agronomie, Amrar. Selon Mme Bergaoui, la tomate constitue 40% de la production maraîchère sous-serre. Pour ce qui est de la tomate de plein champ (de mars à fin juin), la production dépasserait, selon les prévisions, 100.000 tonnes, a-t-elle souligné, ajoutant que « c'est en cours ». La grande partie de cette production sera destinée à la transformation, alors que le surplus est mis sur le marché.