Z'hor Haddad se raconte comme une belle histoire. Comme un poème. Cette poésie sortie des jardins de Ténès, des rivages et des monts. La ville qui renferme le fabuleux destin de mama Binette, de Lalla Aziza, a vu naître Z'hor un certain 29 octobre 1968. Elle a grandi dans une antique cité dont l'histoire à 3000 ans ! «Z'hor aimait sa ville. Ses liens étaient très forts avec les lieux de ses origines d'autant que ses vieux parents continuent de vivre à Ténès», raconte Madame Azzoug, collègue et amie de 20 ans de Z'hor. La jeune fille qui était attachée de conservation et de mise en valeur des objets en cuivre et en bois parlait constamment de sa cité magique, de ses coutumes et d'autres spécificités si particulières. «Une fois que nous avons été en bien triste visite, nous avons pu constater que Ténès était telle que la décrivait Z'hor», signale madame Azzoug sans pouvoir cacher sa tristesse quant à la disparition subite de Z'hor. Trois jours seulement d'une mauvaise grippe ont eu raison de la jeune femme si pleine de vie et de bonheur. Elle qui ne cessait de répéter «si je dois mourir un jour je souhaiterais ne pas souffrir… ». C'est ainsi qu'elle s'en est allée alors qu'elle préparait avec beaucoup d'espoir sa thèse de magister. «Jeune, jolie, toujours coquette, elle était toujours disponible à faire des recherches ou à apporter un plus dans son travail. Elle allait même vers les vieux dinandiers de la Casbah et les brocanteurs, à l'exemple d'Ammi el Hachemi et le chineur dont l'échoppe est au pied du Musée». Et pour parler de la célébration du Mouloud il faut rapporter cette part de vie désormais entrée dans les souvenirs liés à Z'hor Haddad. En effet, un certain Mouloud elle avait proposé le thème de la commémoration de la naissance du Prophète à la mode de Ténès. «Elle nous apprit à réaliser des M'narates, ces petites lanternes en papier de couleur dans lesquelles les enfants placent une minuscule bougie». Faut-il que les personnes loyales et au visage angélique prennent jeunes, le chemin des cieux ? Semble demander le regard de notre interlocutrice. On laissera à la vieille médina de Ténès raconter le destin de Lalla Aziza Bent essoltane, fille de Sidi Marwane El-Bahri, roi et saint protecteur qui fit ériger une mosquée au nom de sa fille morte adolescente. Et celui de Z'hor Haddad.