Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a appelé, jeudi dernier, les historiens à cultiver la culture de la mémoire et non celle de l'oubli pour que les générations montantes restent fidèles au serment des chouhada pour édifier le présent et penser l'avenir. Dans son intervention lors d'une conférence animée par des historiens à l'occasion du 171e anniversaire des enfumades d'Ouled Riah, dans la chaîne montagneuse de Dahra (Mostaganem), le ministre a demandé aux historiens d'entamer des recherches et des études sur les massacres commis par la France de 1830 à 1962 contre les Algériens. Pour Tayeb Zitouni, la nouvelle Constitution ouvre droit aux citoyens de connaître leur histoire et l'écriture de leur histoire. Il faut réfléchir à la « publication d'un ouvrage sur la guerre de libération destiné aux élèves du cycle primaire avant de le généraliser aux cycles moyen et secondaire puis universitaire », a-t-il préconisé. L'enfumade par l'occupant français de la tribu d'Ouled Riah en 1845 n'est pas « la seule en son genre », a-t-il souligné. « Nous avons 44 musés qui appartiennent au peuple algérien, aux écrivains, chercheurs et historiens. Même les horaires d'ouverture et de fermeture des musés ont été révisés. Les musés sont équipés de moyens informatiques et de bibliothèques », précise le ministre L'horreur au nom de la civilisation Il y a 171 ans, le 18 juin 1845, la tribu d'Ouled Riah fut anéantie entièrement par l'armée française. Des enfants, des femmes, des hommes se sont réfugiés, leur bétail, dans la grotte dite Ghar El Frachich (grotte des chauve-souris) pour fuir la soldatesque française. Sous les ordres du colonel Pélissier, les militaires français provoquent des enfumades à l'intérieur de la grotte qui a coûté la vie à plus de 1.200 Algériens dont certains ont été écrasés par les bêtes en folie. Selon l'historien Benyoucef Tlemceni, la France coloniale a commis plusieurs massacres contre les Algérien en commençant par le massacre des citoyens de Blida perpétué le 26 novembre 1930, sous les ordres du chef militaire français Clauzel. Il cite aussi les massacres de Constantine le 13 février 1836, celui de la localité de Righa une année après. Le conférencier explique que le massacre des Algériens a été commis sous les ordres de trois colonels français Cavaignac, Pélissier et Saint-Arnaud. Mais surtout avec l'arrivée du maréchal Bigeaud.