Le lancement de ce plan repose sur plusieurs actions dont certaines ont déjà été engagées. Il s'agit de 1500 éducateurs de quartier formés par l'Organisation pour un contact permanent avec les jeunes et faire sortir « le jeune par le jeune » du cercle de la drogue. De la mise en service de quatre bus mobiles supplémentaires avec des médecins généralistes, des psychologues et sociologues recrutész au niveau de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) et ce dans le cadre d'un accord signé entre l'Organisation, le ministère du Travail et l'Anem. L'autre action consiste en la mise en circulation de la première clinique mobile. Pour Abidat, « cette clinique qui permet de se rapprocher des jeunes en difficultés, a déjà sillonnée plusieurs wilayas comme Chlef, Djelfa, Ghardaïa, Bordj Bou Arréridj, Boumerdes et Médéa. A raison de deux fois par semaine, cette clinique est mise à la disposition des jeunes afin de les orienter vers notre centre d'El Mohamadia ». Le plan national de prévention de proximité a permis de mettre en place quatre Samu scolaires pour lutter contre la drogue en milieux scolaire et universitaire. Les journées internationales de lutte contre le tabac (31 mai) et de lutte contre la toxicomanie (26 juin) sont des opportunités pour organiser des sorties sur ces lieux touchés par le fléau. L'adhésion des mosquées a été d'un grand secours. D'après Abdelkrim Abidat, « le prêche du vendredi a permis de toucher un grand nombre de personnes. Car, en cette journée et dans un lieu comme la mosquée, les gens sont plus attentifs ». De 20 à 30 consultations par jour Le centre de prévention et de psychothérapie d'El Mohamadia est une bouée de sauvetage pour les jeunes en difficulté. Une équipe pluridisciplinaire est chargée de les aider. Outre une infusion composée de onze plantes, un espace de mécanothérapie est mis à la disposition des jeunes suivis pour sevrage.Ouvert depuis une vingtaine d'années, le centre est très sollicité, d'où l'idée d'en créer d'autres à travers le pays. D'après Abidat, « ce projet n'arrive pas à démarrer car hormis le wali de Bordj Bou Arréridj qui nous encourage à ouvrir un centre en mettant à notre disposition un espace, aucun autre responsable n'a daigné nous aider ». Cette situation a poussé Abidat à demander l'intervention du ministre de l'intérieur car « a prise en charge d'un jeune toxicomane dans un hôpital le rend dépendant de médicaments ». De juin 2015 à juin 2016, 1840 consultations ont été enregistrées. Le nombre de personnes suivies pour toxicomanie est de 335. 58% des individus enregistrés sont en cours de sevrage, 24% sont sevrés encore suivis, 7% ont été orientés au CHU Frant-Fanon de Blida et 11% ont abandonné. Pour ce qui est de la tranche d'âge, les 19-25 ans sont majoritaires avec 65%, suivis des 26-35 ans (22%) et des 13-18 ans (10%). Les 36 ans et plus constituent 3%. Ces chiffres révèlent que les filles représentent 6% des toxicomanes. Les psychologues du centre ont également pris en charge 102 personnes pour échec scolaire, 202 pour trouble du comportement et 52 pour guidance parentale. Car, comme nous le soulignera une psychologue, « la guidance parentale est importante dans la prise en charge et le suivi du traitement des enfants. Cette guidance permet de leur inculquer l'attitude à adopter avec leurs enfants pour qu'ils décrochent ».