Photo : Fouad S. Les trois partis détenant la majorité absolue au Parlement ne sont pas restés indifférents aux marches de ces dernières semaines. Le sujet a occupé la part du lion lors de la rencontre de ce mercredi. Ce qui est d'emblée affiché est le refus des velléités d'ingérence dans les affaires internes du pays. A ceux qui appellent les forces de sécurité algériennes «à plus de retenue», le Secrétaire général du FLN retourne l'argument. «Les pays qui veulent prodiguer des conseils à l'Algérie doivent faire eux-mêmes preuve de retenue», a-t-il affirmé. Il a rappelé à cet effet les évènements de Los Angeles survenus il y a quelques années sur fond de comportement raciste de la justice et qui ont fait plus de 100 morts suite au déploiement de 4.500 marines et plus de 22.000 policiers». APPEL À LA VIGILANCE Ouyahia a été encore plus explicite. «Qu'ils n'attendent pas que nous prêtions une quelconque attention à leurs ordres», a-t-il martelé soulignant que «les Algériens sont libres dans leur pays et n'acceptent d'ordre de quiconque». Le président MSP, M. Bouguerra Soltani, a rappelé que «l'Algérie qui a versé dans les années 90 un lourd tribut n'est nullement disposée aujourd'hui à payer des frais supplémentaires pour faire plaisir à certains surenchérisseurs». Les mobiles de cette sortie coordonnée reposent sur des arguments présentés par chacun des leaders. Pour M. Ouyahia, «dans les années 90 alors que «l'Algérie était au plus mal et que les Algériens étaient en proie aux tueries, personne ne s'est manifesté. M. Belkhadem a appelé à «être plus vigilant face à ce qui nous vient de l'extérieur». ATTENTION AUX DERAPAGES ! Le principe d'une marche au pays n'est pas désapprouvé. «Nous rejetons totalement tout dérapage qui pourrait conduire à des actes de pillage et de destruction», a affirmé M. Belkhadem». Je voudrais rappeler à ceux qui veulent nous donner des conseils qu'en Algérie, pas une seule balle n'a été tirée et pas une grenade lacrymogène lancée. Il a enfin réfuté les arguments des médias qui ont surdimensionné la marche.» Leurs fausses allégations ont été battues en brèche par des images et des chiffres». «La liberté d'expression existe en Algérie, reste à choisir le moyen idoine de l'exercer», selon lui. La manière d'exprimer ces revendications semble poser problème. Pour Ouyahia, «les membres de la Coordination sont libres d'exprimer leurs revendications, mais que ce soit dans le respect des lois et sans dérapages qui pourraient conduire à l'anarchie». On ne discute pas de la légitimité des revendications. Ceux qui appellent à des manifestations de rue sont assimilés pourtant, selon les termes d'un communiqué clôturant les travaux du sommet, de «tenants de la fitna, de l'anarchie, du pourrissement et du désespoir». «L'Algérie, Etat et Nation, ne retournera pas aux années de sang», y lit-ton. Si la liberté ne semblent pas dénier le droit d'organiser des manifestations, celles-ci ne doivent pas se faire «en dehors du champ de la légalité».