Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a qualifié, hier, le blocus israélien de Ghaza de « punition collective alimentant l'escalade des violences », après l'annonce du maintien de ce blocus malgré la normalisation des relations entre l'Etat sioniste et la Turquie, six ans après un assaut israélien sur un navire turc tentant de briser le blocus de la bande palestinienne qui avait tué 10 Turcs. Le blocus terrestre, maritime et aérien imposé depuis dix ans par l'occupant à Ghaza « étouffe les habitants, détruit l'économie et entrave la reconstruction » de cette ville côtière ravagée par trois offensives israéliennes depuis 2008, a lancé Ban lors de sa quatrième et dernière visite à Ghaza en tant que secrétaire général de l'ONU. « C'est une punition collective dont les responsables devraient rendre des comptes », a-t-il poursuivi, depuis l'une des dizaines d'écoles de l'ONU qui prennent en charge les réfugiés palestiniens, plus des trois-quarts de la population de la bande. « Aujourd'hui, 70% des Ghazaouis ont besoin d'une aide humanitaire. La moitié des jeunes Ghazaouis n'ont pas ou peu de perspectives d'emploi ou d'horizon pour leurs espérances », a-t-il encore dénoncé. « Cette situation ne peut pas perdurer, elle alimente la colère et le désespoir, elle augmente le danger d'une escalade des hostilités », a conclu le chef de l'ONU. Par ailleurs, les autorités d'occupation israéliennes ont annoncé, hier, renoncer aux visites de non-musulmans sur l'esplanade des Mosquées (le parvis d'al Aqsa) jusqu'à la fin de la semaine prochaine. Palestiniens et dignitaires musulmans faisaient valoir depuis dimanche dernier que depuis des années, le Waqf jordanien en charge du site et les autorités d'occupation s'accordaient à interrompre ces visites au cours des dix derniers jours du Ramadhan, les plus sacrés pour les musulmans. Pourtant cette année, accusent-ils, l'occupant a rompu cette tradition et dimanche dernier, les fidèles musulmans ont protesté contre l'entrée de visiteurs, dont des juifs, sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'Islam. Hier matin, après deux matinées d'affrontements ayant fait plusieurs blessés parmi les fidèles musulmans, de jeunes Palestiniens ont affronté à coups de pierres la police israélienne qui a tiré grenades lacrymogènes et balles en caoutchouc, selon des vidéos mises en ligne. Le calme n'est revenu qu'après l'annonce de l'arrêt des visites.