Le président du Forum de chefs d'entreprise (FCE), M. Reda Hamiani, salue fortement l'action du gouvernement qui s'inscrit dans le cadre du soutien des produits de large consommation tels que le sucre, l'huile et la farine. Il a souligné que les efforts consentis en matière de transferts sociaux notamment, sur le plan d'accès au logement et création d'emplois sont aussi importants. Une politique sociale qui se chiffre, selon lui, à pas moins de 15 milliards de dollars. Invité, hier, à la radio chaîne III, M. Hamiani a souligné qu'eu égard à «ces efforts colossaux», on peut dire que «notre pays est le seul de la région qui, grâce à ses rentrées pétrolières, soutient une politique aussi active et solidaire pour venir en aide à une population très éprouvée par une flambée des cours des principaux produits de première nécessité». Selon M. Hamiani, il est aussi important que le gouvernement développe des actions en vue de booster et diversifier le tissu industriel de telle manière à tirer la croissance hors hydrocarbures entre 6 et 8%. «Malheureusement à cause de la politique économique libérale, l'industrie s'est affaissée», a-t-il indiqué estimant que la base industrielle a besoin d'une restructuration. Celle-ci «suppose des plans de soutien par filières et des politiques de formation. Cela pourrait inciter les industriels à aller vers d'autres secteurs d'activités que l'agro-alimentaire tels que la mécanique, la chimie et la pétrochimie», note-t-il, avant d'ajouter que «l'Algérie souffre de visions macro-économiques». La concertation dans la prise des décisions économiques est exigée par le président du FCE. Si la part du privé est loin d'être marginale dans la mesure où ce secteur participe à hauteur de 80% dans la création de la richesse, il n'en demeure pas moins qu'il a besoin, selon M. Hamiani, «d'un plan ambitieux pour le renforcement de ses capacités productives». Il va sans dire que la politique de mise à niveau et les mesures d'attribution du foncier industriel n'ont pas donné les résultats escomptés. «Sur le terrain, les choses tardent à se concrétiser», déplore-t-il avant d'ajouter que les industriels demandent plus de facilitation pour l'accès au foncier qui demeure «indisponible et cher» et une souplesse de la part des banques. «Le foncier reste difficile d'accès dans les grandes villes. Il est enfermé dans des procédures qui ne sont pas très convaincantes et nous ne comprenons pas pourquoi les autorités les appliquent de la même manière dans les différentes zones du pays. Comme nous estimons que l'appréciation de risque affichée par la banque à la création d'entreprises n'est pas un facteur encourageant pour se lancer dans l'aventure industrielle», a-t-il fait remarquer. Au sujet du crédit documentaire, M. Hamiani a estimé que cette mesure est «très pénalisante» pour les opérateurs économiques et constitue un «handicap» pour l'investissement, souhaitant qu'il y ait des mesures qui distinguent entre l'importation des matières premières et le produit fini. Evoquant les IDE, M. Hamiani, tout en excluant les deux secteurs pétrolier et gazier, a affirmé que le gouvernement devra revoir sa copie en accordant plus de parts aux étrangers en allant même à 70% pour les étrangers et 30% pour les nationaux au lieu de 49-51%, «en vue de les charmer et drainer plus de capitaux étrangers».