Seize syndicats autonomes, représentant plusieurs secteurs dont l'éducation, la santé, les affaires religieuses, l'administration publique, l'énergie (Sonelgaz) et la formation professionnelle, organiseront samedi prochain une journée d'étude sur les dossiers de la retraite à 60 ans et l'avant-projet du code du travail. La rencontre aura lieu au siège du Syndicat algérien des paramédicaux à Alger. Selon Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), les syndicats sont déterminés à faire entendre leurs voix à propos de ce deux dossiers. Les syndicalistes estiment que l'avant-projet du code du travail a été élaboré dans l'opacité totale. Ils regrettent l'attitude du ministère du Travail qui n'a pas jugé utile de « nous associer dans la mise en œuvre de projet qui concerne les travailleurs », a affirmé Amoura. Il a indiqué que cet avant-projet remet en cause les acquis des travailleurs. D'abord, il impose l'envoi d'un préavis de grève 45 jours avant le débrayage, alors que la durée actuelle est de 8 jours. Notre interlocuteur a soutenu que cet avant-projet incite les enfants à s'engager sur le marché du travail, puisqu'il encourage à travailler à partir de 16 ans. « À cet âge-là, les enfants doivent être à l'école », a-t-il lâché. Dans ce contexte, les syndicats autonomes demandent qu'une copie de l'avant-projet du code du travail leur soit remise pour doner leurs avis. « Nous attendons cette copie depuis deux ans. Le ministère nous l'a promise mais jusqu'au jour d'aujourd'hui, nous n'avons rien reçu », a-t-il fait savoir. Au sujet de la retraite à l'âge de 60 ans, il a souligné que les syndicats autonomes appellent à maintenir le système actuel et ne pas supprimer la retraite anticipée. Pour lui, celle-ci est un acquis social qui ne devrait pas être remis en cause quelles qu'en soient les circonstances. Amoura a indiqué qu'après 32 ans de service, le travailleur a le droit le plus absolu de partir à la retraire. Les syndicalistes n'ont pas apprécié les déclarations de non-augmentation des salaires. Notre interlocuteur a souligné que certaines catégories de travailleurs méritent d'être augmentées particulièrement les corps communs qui continuent à percevoir un salaire de 18.000 dinars. Le SG du Satef n'a pas omis de réitérer les menaces d'entreprendre, dès la rentrée sociale, des actions de protestation si le gouvernement maintient sa décision sur la retraite et continue d'ignorer les syndicats autonomes sur le dossier du code du travail. « Nous comptons organiser des réunions de consultation pour débattre des actions de protestation à entreprendre dans le cas où le gouvernement continue de nous ignorer. Toutes les options seront évoquées. Je peux dire d'ores et déjà que la rentrée sociale risque d'être chaude », a-t-il averti. Les syndicats ont tenu, hier, à Alger, une rencontre technique pour préparer la journée d'étude de samedi prochain.