Le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie, étend jusque dans ses propres rangs la purge des sympathisants du prédicateur, Fethullah Gülen, accusé d'avoir noyauté les institutions et la société turques en créant un « Etat parallèle », selon une circulaire signée par le numéro deux du parti, Hayati Yazici. L'AKP va ainsi être également touché par la traque implacable menée depuis le coup d'Etat raté du 15 juillet, qui s'est soldée par au moins 60.000 limogeages, arrestations et gardes à vue, surtout dans l'armée, la justice, la presse et l'éducation. De son côté, l'ex-imam a vivement réagi, vendredi dernier, à l'annonce que la Turquie venait de lancer contre lui un mandat d'arrêt dans la perspective d'une demande officielle d'extradition auprès des Etats-Unis. « Le système judiciaire turc n'est pas indépendant, donc ce mandat d'arrêt est encore un exemple de la tendance du président Erdogan à l'autoritarisme et aux écarts vis-à-vis de la démocratie », a-t-il dit dans un communiqué, niant « toute implication » dans le coup d'Etat raté. Par ailleurs, les relations diplomatiques de la Turquie ne se sont pas améliorées. Des échanges acerbes ont eu lieu avec Vienne au lendemain d'une passe d'armes sur les négociations d'adhésion turque à l'Union européenne, devenues « une fiction » selon Vienne. « Le racisme est l'ennemi des droits de l'homme », a rétorqué le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, à la télévision TGRT. Avec les Etats-Unis, la Maison Blanche n'a pas confirmé une visite de son secrétaire d'Etat, John Kerry, annoncée vendredi dernier par Ankara.