L'un des experts en arbitrage de boxe aux niveaux africain et mondial, Laâzizi Othmane, a estimé hier que l'arbitrage durant les jeux Olympiques 2016 est jusque-là correct, soulignant que les boxeurs algériens n'ont pas encore été lésés. « Soyons logiques et neutres dans nos analyses. Je pense que les 32 arbitres sélectionnés assument convenablement leur rôle. J'ai vu la majorité des combats, qu'ils soient ceux de nos pugilistes ou des autres puncheurs. Je n'ai pas relevé d'anomalie dans les décisions des juges », a-t-il déclaré. Pour ce qui est du combat des quarts de finale de Réda Benbaâziz (60 kg) face au Mongol Dorijnyambuu Otgondalai, l'Algérien a été, selon le spécialiste en arbitrage, dominé par son rival. « Benbaâziz reste un bon boxeur d'avenir, surtout qu'il s'agit de sa première participation à des Olympiades. Sa blessure l'a obligée à boxer à distance et ne pas prendre l'initiative en attaque. Le résultat du match reflète parfaitement son déroulement. Le Mongol a profité de l'hésitation de l'Algérien pour prendre un léger ascendant et le savoir gérer jusqu'à la fin », explique-t-il. Evoquant le cas de Chadi Abdelkader (64 kg) défait en 32e par le Brésilien Teixeira Joedison, Laâzizi a souligné que le boxeur du pays hôte n'a été en aucun cas favorisé par les juges. « Chadi m'a beaucoup déçu puisqu'il s'est laissé dominer par son adversaire, qui n'était pas au-dessus du lot. Il fallait que notre boxeur prenne les choses en main dès le premier round. Cela lui aurait permis d'assurer la victoire et ne pas attendre un cadeau des arbitres. » Interrogé sur le changement des règlements, dont l'affichage annulé des points, Laâzizi a fait savoir que l'Aiba a décidé de revenir à l'ancien règlement pour pousser les boxeurs à donner plus de spectacle. « Auparavant, il y avait le coup et le point. Cela limitait le travail des boxeurs à inscrire des points. Maintenant, le pugiliste est appelé à inscrire des points, tout en réunissant variété des coups et bonne méthode en attaque et en défense. » Le fait de donner trop d'importance à l'arbitrage côté algérien est une grave erreur. « Il faut préparer le boxeur à gagner son combat et ne pas donner de l'importance à l'arbitrage. Je sais que l'Algérie a perdu dans le passé plusieurs médailles à cause d'un arbitrage vicieux. Cependant, le niveau olympique a beaucoup évolué dans ce sens. Des sanctions lourdes sont réservées aux arbitres défaillants », a indiqué Laâzizi. A propos des deux boxeurs qui sont encore en lice, l'arbitre qui était invité pour prendre part aux joutes olympiques 2016, a souhaité que Benchabla assure aujourd'hui sa médaille de bronze, alors que Flissi est, selon lui, le potentiel médaillé de la boxe algérienne. « Benchabla boxera face au Britannique Joshua Buatsi. C'est un adversaire réservé qui donne des coups précis et puissants. Question expérience et intelligence, notre athlète est au-dessus. Il doit juste assurer sa qualification durant les deux premiers rounds. Flissi, dans sa catégorie des 52 kg, aura à mon avis une occasion en or pour offrir à l'Algérie une médaille. Pour les 8e de finale, il affrontera un adversaire nettement en dessous. En quarts, il devra sortir le grand jeu pour se qualifier en demi-finales. » Le fait d'être N°2 mondial de sa catégorie mettra Flissi en position de force. « Il ne donnera la réplique aux autres favoris qu'en demi-finales. Malgré le changement de catégorie de 48 à 52 kg, Flissi a su comment progresser et devenir l'un des meilleurs au monde dans le poids mouche », ajoute-t-il.