Mustapha Mékidèche, expert économique, spécialiste des questions énergétiques, établit un lien direct entre cette hausse des prix et la réunion informelle des 14 pays de l'Opep à Alger prévue en septembre prochain en marge du forum énergétique mondial. « Le rebond des prix observé ces derniers jours témoigne que la réunion d'Alger est prise au sérieux au niveau mondial aussi bien par les pays favorables à la thèse défendue par l'Algérie que par ceux qui y sont défavorables », a indiqué Mustapha Mékidèche. La prise au sérieux de cette réunion et l'attente de ses résultats sont confirmées à travers l'annonce de la tenue de cette réunion par les pays qui se sont exprimés, quelques mois auparavant, contre la baisse de la production, dont le Qatar, à travers le président de l'Opep, et l'Arabie saoudite. « C'est une façon d'avouer l'échec de leur stratégie menée jusque-là en insistant sur le maintien du plafond de la production », a-t-il ajouté. La position de la Russie qui a appelé, récemment, au « gel » de la production est à mettre à l'actif des réactions à l'annonce de la réunion d'Alger. La tenue de cette réunion reflète aussi une « volonté » de l'ensemble des pays concernés à « relancer le débat et les discussions » autour de la situation du marché pétrolier mondial, « la dégringolade des prix » et « les niveaux de production ». C'est dire aussi la volonté de ces pays à trouver « une sortie à cette crise pétrolière », notamment pour les pays du Golfe compte tenu de ses répercussions. La réunion d'Alger est une « anticipation » et peut effectivement « aboutir » à un nouvel « accord entre les pays Opep et non-Opep », a estimé Mekidèche. L'expert recommande un « suivi rigoureux » de la situation du marché pétrolier, des différentes réactions et de l'évolution de la situation jusqu'à la tenue de cette réunion. La réussite de ce regroupement des pays est tributaire d'« une bonne préparation de cette rencontre ». Pour cela, l'Algérie dispose d'un certain nombre d'atouts qui lui permettent d'atteindre cet objectif. « Avec un important parterre de chercheurs et experts, une tradition diplomatique et une bonne connaissance de la question énergétique, l'Algérie peut mettre en place des commissions qui travailleront sur la construction de tous les consensus possibles au sein de cette réunion susceptible d'infléchir la stratégie des pays qui se sont opposés à la réduction de la production du pétrole », a-t-il affirmé. L'atout de l'Algérie sera mis en valeur à travers « un travail de proximité » avec l'ensemble des pays qui prendront part à cette réunion. Il est question d'abord de les « convaincre » d'assister à ce rassemblement, de travailler et de sensibiliser les pays africains pour aboutir au consensus voulu qu'« il est tout à fait possible d'avoir ».