Le sommet des pays du G20 s'est ouvert, hier, à Hangzhou, dans l'est de la Chine, qui ne cesse de démontrer qu'elle a un rôle de leader à jouer dans la réorganisation de l'économie et de la gouvernance mondiales. Les crises géopolitiques et le changement climatique sont à l'ordre du jour de cette rencontre qui regroupe les dirigeants des principales puissances. Ils tenteront deux jours durant de s'accorder sur les stratégies à mettre en place pour relancer la croissance, dans une conjoncture particulière, après le vote des Britanniques pour sortir de l'Union européenne. Outre le Brexit, les risques qui pèsent sur la relance sont nombreux : chute du prix du pétrole, ralentissement voire récession de certains pays émergents, baisse sensible des échanges commerciaux... Les dirigeants des pays du G20, qui représentent 84% de l'économie mondiale, devront réfléchir aux solutions permettant de freiner la chute des échanges mondiaux. Actuellement, leur croissance ne dépasse pas 3% par an, contre plus de 7% les deux décennies précédant la crise. De l'avis des analystes, entre le Brexit, la campagne du candidat républicain Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, l'opposition de la France et de l'Allemagne au traité de libre-échange avec les Etats-Unis, ou encore la crise migratoire, la mondialisation n'a pas eu l'écho escompté. Pour cette année, la présidence chinoise du G20 a mis en avant le problème de récupérer la croissance. C'est ce qu'a indiqué Angel Gurria, secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le défi, explique le secrétaire général, est de faire redémarrer l'investissement alors que tous les moteurs de la croissance mondiale tournent au ralenti. Outre la question des échanges, deux autres dossiers figurent dans l'agenda économique de ce G20 sous présidence chinoise. Les questions climatiques et la fiscalité. Le dossier du verdissement de l'économie devrait au moins bénéficier d'un élan supplémentaire. Le premier pollueur du monde, responsable de 24% des émissions de CO2, vient, en effet, de ratifier l'accord de Paris, neuf mois après la COP21. Sur les questions de fiscalité, l'idée est de freiner l'érosion des bases fiscales par une amélioration de la transparence, et de lutter contre les paradis fiscaux. Plusieurs rencontres ont eu lieu, hier, en marge du sommet, entre les dirigeants au sein du groupe. Un haut responsable du département d'Etat américain a souligné que la Russie a reculé sur certains points dans ses négociations avec les Etats-Unis sur la Syrie, rendant impossible pour le moment un accord de coopération entre les deux puissances.