Comment « remettre en selle » l'économie mondiale ? Booster l'emploi ? Trouver de nouveaux investisseurs ? En gros, que faire pour contourner la crise financière qui plombe les grands marchés en vue de renouer avec la croissance ? Autant de préoccupations au sujet desquelles sont réunis, depuis hier, à Cairns en Australie, les ministres des Finances des pays du G20 qui se sont toutefois dit « déterminés » à faire plus pour l'emploi et la croissance mondiale. En effet, les grands argentiers et gouverneurs des banques centrales des pays du G20 ont examiné leur objectif de croissance pour les cinq prochaines années et des propositions de lutte contre l'optimisation fiscale. « Nous sommes déterminés à rendre le monde meilleur, à développer la croissance de l'économie mondiale, créer plus d'emplois et des emplois mieux payés, construire des infrastructures pour permettre aux enfants d'avoir une eau de meilleure qualité, une éducation et des soins médicaux », a déclaré, en ouvrant les débats, le trésorier australien (équivalent d'un ministre de l'Economie et des Finances) Joe Hockey, dont le pays assure la présidence tournante du G20. Mais, ces bonnes intentions risquent d'être compromises par la situation économique qui s'est détériorée ces derniers mois et menace même l'objectif de croissance annoncé lors d'une précédente réunion en février à Sydney. Les grands argentiers s'étaient alors fixé comme but d'augmenter la valeur du produit intérieur brut (PIB) des pays du G20 de 2% supplémentaires d'ici à 2019. Ce qui signifie accroître le PIB mondial de plus de 2.000 milliards de dollars. Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a déclaré que cet objectif serait « difficile à atteindre » compte tenu de la situation économique actuelle. « Nous nous réunissons à un moment où la quasi totalité des perspectives de croissance ont été revues à la baisse pour 2014 et 2015 », a-t-il reconnu. Le ministre français a insisté sur le fait que l'important était de « retrouver une croissance » qui est « trop faible en 2014 », soulignant la nécessité d'accroître les investissements, aussi bien privés que publics.Pour aider au « retour à la normale », l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), qui évoque un ralentissement des grandes économies mondiales, a remis, par le biais de son secrétaire général, Angel Gurria, au G20, un projet préconisant des changements radicaux dans la réglementation fiscale internationale, afin de lutter contre les stratégies fiscales sophistiquées d'entreprises qui coûtent des milliards à la collectivité. Parviendrait-elle à convaincre le grand trust institutionnel qu'est le G20 ? Il faut dire que la crise en Ukraine, de l'avis de plusieurs experts, est venue assombrir un peu plus les perspectives d'activités économiques dans le monde marquées par le ralentissement des grands pays émergents. Des défis monstres auxquels les ministres devraient trouver un compromis dans l'optique d'enclencher une réelle dynamique à travers d'autres mesures qu'ils devraient discuter lors d'une autre réunion, prévue en novembre, dans le cadre d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à Brisbane, en Australie.