Le service minimum a été assuré, cependant, par des employés venus de Constantine et d'Oran, a-t-on constaté à la station principale des Fusillés, aux Annasers. Cette grève est déclarée illimitée jusqu'à satisfaction de toutes les revendications traminots. Le directeur général de la Setram a promis, pour sa part, de satisfaire une partie de leurs doléances avant le 31 octobre prochain. C'est le statu quo dans le conflit social opposant les employés de la Setram-Alger, à leur direction. La grève ouverte, déclenchée mardi dernier, se poursuivait toujours hier. Mais le dialogue n'est pas interrompu. La direction de la société et les représentants des travailleurs se sont rencontrés, jeudi dernier, à huis clos, pour trouver un terrain d'entente. Selon un employé rencontré à la station des Fusillés, le personnel revendique « l'arrêt des renvois abusifs d'employés, l'application de la convention collective et le réaménagement du volume horaire de travail, ainsi que la sécurité sur les rails du tramway ». « Nous ne disposons pas d'une grille de salaires, nous sommes payés de façon forfaitaire et nous réclamons qu'une grille salariale soit établie », précise notre interlocuteur. Il ajoutera que « cela fait plusieurs mois que la direction promet de revoir la grille des salaires, ainsi que les conditions de travail. Rien n'a été fait jusqu'à présent ». De ce fait, il a expliqué que « les réunions entre représentants des travailleurs et la direction s'enchaînent depuis des mois pour tenter de trouver une issue satisfaisante. Mais aucun consensus n'a été dégagé ». Outre l'application de la convention collective, l'interlocuteur déplore, par la même occasion, les licenciements abusifs par le directeur de l'exploitation. Plus explicite, il dira que « la direction a congédié le responsable du transport, un certain Sofiane Mastasi, sous prétexte qu'il était l'instigateur des dernières grèves », ajoutant qu'« un autre contrôleur a été également licencié sans raison valable ». Pour lui, « il n'est pas question de reprendre le travail avant la réunion des délégués des travailleurs avec la direction et de trouver un terrain d'entente ». Le directeur général de la Setram d'Alger a assuré, rapporte l'APS, qu'une convention collective répondant à une série de revendications, dont la grille des salaires, sera présentée le 31 octobre prochain, appelant par la même occasion les travailleurs de la Setram à rejoindre leurs postes sans conditions, faute de quoi, des mesures disciplinaires pouvant aller jusqu'au licenciement seront prises à leur encontre. Le responsable a fait savoir que la justice avait été saisie pour constater l'illégalité de la grève, observée sans préavis, précisant que des mises en demeure avaient été adressées aux grévistes. La grille des salaires, qui fait l'objet de négociations actuellement, permettra de revaloriser les salaires de l'ensemble des travailleurs de la société (8.000 dans la wilaya d'Alger) à hauteur de 10% et de 16% pour les conducteurs sous réserve de l'augmentation des heures de travail pour les porter à 5 heures 45 minutes contre moins de 5 heures actuellement, a précisé la même source. Du côté des usagers, la tension monte chaque jour davantage. Les désagréments sont immenses. Abdeljalil, étudiant en sciences islamiques à l'Université de Carroubier, prend le tramway pour aller au campus. Lui et ses camarades de classe se retrouvent en ces journées de grève orphelins d'un moyen de locomotion pratique auquel ils sont habitués. Comme tous les autres usagers du tramway, ils sont désarçonnés par cet arrêt et s'estiment sérieusement pénalisés. D'autres utilisateurs du tramway d'Alger se retrouvent immobilisés. « Je travaille. Je dois prendre le tram le matin et rentrer chez moi en fin d'après-midi », nous indique un infirmier de l'hôpital Mustapha-Pacha. Cette grève pénalise tout le monde et elle doit immédiatement cesser », dit-il. Un homme de 84 ans déplore, lui également, cette même initiative des traminots. « Mon âge ne me permet plus de me déplacer à pied sur de grandes distances. L'arrêt du tramway m'oblige à rester chez moi », se désole-t-il. Il prend, nous a-t-il confié, le tramway pour faire ses courses et se déplacer entre la station des Fusillés et celle de Magharia. Le vendredi est également un jour où les jeunes s'adonnent à des activités sportives. Un groupe d'adolescents, vêtus des couleurs de leurs clubs sportifs, doivent se rendre à Bab Ezzouar. Un match était prévu aux environs de 10 h. Il s'avère que c'est un casse-tête pour y être à l'heure.