Le destin a voulu, il y a deux ans de cela, que deux Algériennes activant dans le domaine de création de mode se rencontrent dans un grand marché à Dubaï. Sans faire attention, elles ont choisi les mêmes tissus et les mêmes accessoires. Du coup, une amitié est née et est devenue indéfectible. Caftans marocain et berbère, blouse oranaise, djebbas kabyle, tlemcénienne et constantinoise. Le défilé de mode présenté à Alger dans la soirée du 8 mars par les couturières Zoulikha Kadami d'Oran et Samira Ghozaili d'Alger a fait l'admiration des invités. Il se voulait un mariage entre les caftans marocain et algérien. «J'ai voulu apporter la touche maghrébine pour évoluer dans le temps et l'espace», annonce Mme Zoulikha Kadami. A l'actif de cette modéliste, plusieurs défilés de mode, notamment à l'étranger durant l'année de l'Algérie en France où sa collection spéciale robes de mariées traditionnelles a eu un large écho. Mis à part son don qu'elle perfectionne au fil de l'inspiration, Zoulikha dirige son entreprise à Oran avec 5 couturières, 3 perleuses et 3 spécialistes en ceintures. Samira, quant à elle, qui travaille à Alger, a hérité de sa mère la passion de la couture tout en privilégiant la conception. Pour cela, elle dirige une école de stylisme. Son créneau : la mise en valeur des tenues traditionnelles. A 19 heures 30, un premier mannequin fait son apparition. Il est drapé dans un burnous. Arrivé sur l'estrade, il dévoile une tenue aux couleurs nationales. Les youyous et les applaudissements fusent de toute l'assistance. Suit une soixantaine de modèles aussi travaillés finement que modernisés. Les couleurs sont savamment mariées. Les ceintures brodées mettent en valeur la robe ou la blouse. Les neuf mannequins choisis pour la circonstance ont mis en valeur les tenues traditionnelles qui ont charmé les étrangères venues nombreuses. Les indiennes en sari ont été subjuguées par tant de couleurs, de forme et de recherche. La touche de ce défilé a été l'allègement des robes traditionnelles constantinoises et tlemcénienne pour être accessibles à une large majorité des futures mariées. Ainsi, la fourchette des prix de ces tenues est située entre 19.000 et 60.000 mille dinars. La clôture s'est faite avec la présentation des robes blanches «relookées» à l'algérienne. Cette touche a plu à Nadira, médecin nutritionniste, Ghania, professeur en maths, et Nachida, spécialiste dans la recherche scientifique. Pour elles, l'habit doit évoluer pour être dans la tendance tout en gardant son authenticité.