Photo : Slimene S.A. La Coordination nationale pour le changement et la démocratie organisera aujourd'hui sa énième marche à Alger. Celle-ci devra s'ébranler de la place du 1er Mai vers la place des Martyrs. Contacté par nos soins, un membre de la Coordination a souligné que la marche aura lieu comme prévu. «Nous faisons le même travail de mobilisation», a-t-il dit, soulignant qu'il s'agit de gagner la bataille de communication. Notre interlocuteur a expliqué qu'à chaque fois, les éléments des forces de maintien de l'ordre parviennent à disperser les manifestants avant que la marche ne s'ébranle et ce, pour montrer aux Algériens qu'il n'y a qu'une poignée de personnes qui répond à l'appel des initiateurs de ces marches. «Nous ferons en sorte que cela ne se reproduise pas», dit-il. Et pour contourner cette embûche, a-t-il noté, «nous avons sensibilisé tout le monde». Par ailleurs, tout porte à croire que la cinquième marche à laquelle a appelé une aile de la Coordination en question ne drainera pas les foules. En effet, lors des trois dernières marches, organisées simultanément dans trois quartiers de la capitale, tout le monde aura remarqué qu'il y avait eu plus de badauds venus satisfaire leur curiosité que de marcheurs. A Aïn Benian, par exemple, hormis une vingtaine de personnes, encadrées par Belaïd Abrika, figure de proue du mouvement citoyen, et Nourdine Aït Hamouda, député RCD, ont tenté de marcher, mais qui ont été empêchées par les forces de l'ordre qui ont réussi à les disperser dans le calme. Des contre-manifestants ont, eux aussi, tenté d'organiser une marche, en affirmant que les décisions précises lors du dernier Conseil des ministres sont salvatrices, en particulier pour les jeunes et les franges vulnérables de la société. Il convient de rappeler que la Coordination qui regroupait la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, des syndicats autonomes, des associations et des partis politiques s'est divisée en deux tendances. L'aile proche du parti de Saïd Sadi a opté pour l'organisation de marche chaque samedi. L'autre aile qui a demandé aux partis politiques de se retirer de la Coordination et de laisser les organisations de la société civile travailler avec la population, a décidé de tenir des meetings. Selon leurs animateurs, ces associations formeront ces jours-ci une coordination pour mener son combat. Notons que la wilaya d'Alger n'autorise pas les marches dans la capitale. Cependant, elle a proposé aux initiateurs de celles-ci d'organiser des meetings dans des salles. L'interdiction des marches dans la capitale est justifiée, selon les autorités, par des raisons d'ordre public sans empêcher pour autant «une quelconque expression».