« L'enseignement à distance est l'un des objectifs stratégiques que le ministère s'est fixé dans sa nouvelle politique. » C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), Tahar Hadjar, à l'ouverture d'un colloque international sous le thème « L'enseignement à distance, entre théorie et pratique : expérience du modèle algérien », qui s'est tenu, durant deux journées, à l'auditorium du campus Hasnaoua, de l'université Mouloud-Mammeri. Il mettra en exergue l'importance d'un tel enseignement pour non seulement atténuer la pression sur les campus, mais aussi et surtout offrir aux étudiants toutes les chances de réussite, là où ils se trouvent. « Ainsi, nous mettrons en quelque sorte un terme aux inégalités au sein des universités du pays, notamment en matière de qualité des enseignements prodigués ». Concernant la question de la rationalisation des ressources humaines, Hadjar a déclaré : « Ce nouveau mode d'enseignement permettra également la résorption du manque d'enseignants dans certaines universités. Accessible via le web, cet enseignement sera aussi visible à l'international. » Pour l'heure, cet enseignement à distance a été introduit depuis la rentrée de l'année universitaire en cours dans le cursus de graduation (master). Le ministre a précisé que cette opération a été lancée à titre expérimental au niveau de cinq établissements universitaires, à savoir Alger 1, Alger 3, Blida 2, Constantine 1 et Oran 1, et touche quelque 5.000 étudiants qui ont choisi ce nouveau mode d'enseignement. Une évaluation est prévue pour la fin de l'année avant de décider de son élargissement. Il expliquera également que ce mode d'enseignement bénéficiera d'une plage dans les programmes d'une des chaînes de télévision nationales qui se consacre déjà à l'enseignement universitaire à distance, comme l'UFC. A propos de cette dernière, Hadjar annonce qu'elle sera transformée à partir de l'année prochaine en université ouverte spécialisée dans ce nouveau mode d'enseignement universitaire. L'objectif est de diminuer la forte pression que subissent les grands pôles universitaires du pays. Par ailleurs, à l'issue de sa visite dans les chantiers du secteur à Tamda, le ministre a rencontré les représentants des syndicats et des comités estudiantins qui lui ont fait part de leurs préoccupations. Hadjar a invité ses interlocuteurs à privilégier le dialogue dans la recherche de solutions aux problèmes posés. Concernant le système LMD (licence-master-doctorat), le ministre en a reconnu les limites, mais s'abstient de parler d'échec car le système est usité dans les pays les plus avancés. « Chez nous, il y a des spécificités qu'il faut prendre en compte et qui nous inciteront à apporter des correctifs », a-t-il souligné. S'agissant du phénomène du plagiat, il a fait savoir que des mesures sont prises pour le combattre, même s'il ne représente que 7% des soutenances. Parmi les mesures prises, il y a celle qui oblige l'étudiant à présenter son mémoire ou sa thèse dans un support informatique avant toute soutenance. A une question relative à la mise en place d'une seconde université à Tizi Ouzou, le ministre a répondu qu'il n'en voyait pas la nécessité, « mais si le vœu est exprimé par la communauté universitaire, nous allons en étudier la possibilité ». Quant à la création d'universités privées, « les quatre demandes présentées par des particuliers sont restées sans suite, car les dossiers ne répondent pas au cahier des charges fixé », révèle-t-il.