L'ancien stratège de l'équipe nationale des années 1980, Lakhdar Belloumi, nous parle dans cet entretien de l'impact des rencontres amicales sur les Verts pour mieux préparer la prochaine Coupe d'Afrique des nations prévue au Gabon du 14 janvier au 5 février 2017. La FAF a annoncé initialement que la sélection nationale ne disputerait aucun match amical avant de se raviser en programmant une rencontre le 7 janvier et probablement une autre avant de rejoindre le Gabon. Quel est votre commentaire ? Je pense que ne pas programmer de matchs amicaux pour préparer un important rendez-vous comme la phase finale de la CAN est un risque à prendre. Il est vrai que les dates Fifa sont rares, mais il faudra impérativement profiter de la moindre occasion pour disputer des rencontres et permettre au staff technique de peaufiner sa préparation et statuer sur l'état de forme de chaque joueur. Selon votre vécu de footballeur de haut niveau ayant disputé à maintes reprises la CAN, que suggérez-vous dans pareille situation des Verts ? A mon avis et d'après ma modeste expérience en équipe nationale, il est souhaitable de voir le sélectionneur national programmer un stage de préparation scindé en deux phases et ponctué par au moins deux matchs amicaux. Une première phase se déroulera en Algérie et la deuxième dans un pays africain dont le climat et l'environnement sont semblables au Gabon, pays organisateur de la prochaine CAN. Cela permettra au staff technique et aux joueurs de mieux cohabiter, de s'acclimater et de se mettre dans les conditions de la compétition qui les attend. La qualité des adversaires lors des matchs amicaux est-elle aussi importante pour bien se préparer ? Oui et non. C'est-à-dire que, pour combler le vide et ne pas rester sans compétition, mieux vaut jouer, et là peu importe le nom de l'adversaire. Je me rappelle que sous la coupe de Khalef en sélection nationale, on se préparait même contre des équipes de notre championnat national. On jouait contre le MCA, l'USMA, la sélection nationale des locaux contre celle des joueurs évoluant à l'étranger. Pour l'anecdote, je me souviens une fois qu'on a été battus par l'équipe de la DNC Alger (3-2) en match amical. Cela pour dire que les matchs amicaux sont très importants pour mieux se préparer. Pour conclure, comment évaluez-vous les chances des Verts au Gabon ? En dépit des deux faux pas enregistrés face au Cameroun et au Nigeria, je continue à croire en cette équipe nationale. Nous avons des joueurs de grande qualité. Avec une bonne préparation et l'espoir de voir le sélectionneur national opérer les meilleurs choix, je suis persuadé que l'Algérie aura son mot à dire au Gabon. Je lui souhaite bonne chance.