C'est dans le secteur de l'éducation nationale que la grève de l'intersyndicale a connu le plus de succès, puisqu'elle a été suivie à un taux de 62,73%, selon les organisateurs. à l'appel de l'intersyndicale de la Fonction publique qui, pour faire aboutir sa revendication de suppression du projet de loi sur la retraite, a résolu de renouer avec des grèves cycliques de trois jours, les fonctionnaires de différents secteurs ont débrayé hier. Cette reprise de la protestation a été marquée, au premier jour, par l'observation de sit-in et de rassemblements dans nombre de wilayas. Evaluant son mouvement de grève, l'intersyndicale s'est déclarée satisfaite. Dans un bilan rendu public en fin de journée, elle a indiqué qu'il a été enregistré un afflux plus qu'appréciable des travailleurs, individuellement et collectivement, malgré la fermeture de tous les accès menant aux lieux retenus pour les rassemblements. Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a expliqué que "malgré l'interdiction qui frappe les manifestations au niveau de la capitale, on a réussi à tenir quand même un rassemblement à Alger, devant le lycée El-Idrissi, qui a drainé quelque 600 personnes parmi les représentants des syndicats. On peut donc dire que le résultat dépasse les attentes. Et quand on voit ce qui passe dans les autres wilayas, on s'est réapproprié les espaces de libertés démocratiques". Le responsable du Satef, en citant comme exemple la wilaya de Tissemsilt, poursuivra en disant que la ville "était entièrement bouclée à cause de la visite du ministre de l'Intérieur, mais, malgré cela, il y a eu une trentaine de personnes qui ont bravé l'interdit et ont pu arriver devant le siège de la wilaya". S'agissant du mot d'ordre de grève de trois jours renouvelables proprement dit, il a été largement observé, selon l'intersyndicale. "Les syndicats étaient beaucoup plus occupés à organiser et à suivre les rassemblements, mais on peut dire que la grève était une réussite pour nous. Ce qu'on peut dire même si le taux de suivi était de 50%", a affirmé la même source, ajoutant que "dans certaines wilayas, le débrayage a été mieux suivi que dans d'autres, à cause des intimidations de certains inspecteurs et directeurs d'établissement". Cela étant, selon le bilan livré par la cellule de suivi mise en place par les organisateurs, la grève a été suivie dans le secteur de l'administration publique par le personnel municipal à hauteur de 64%, les fonctionnaires de l'enseignement supérieur à raison d'un taux de 21%, les fonctionnaires du commerce et ceux de la santé à hauteur respectivement de 12% et 46,5%. Mais, c'est dans le secteur de l'éducation nationale que la grève de l'intersyndicale a connu un plus de succès, puisqu'elle a été suivie à un taux de 62,73%. Ce secteur est talonné de près par celui de la santé publique où le suivi de la grève des médecins a été de l'ordre de 60,43%. Vient ensuite le secteur de la formation professionnelle (55%) et, enfin, les fonctionnaires de Sonelgaz à raison de 10%. Dans sa déclaration à l'issue de la première journée de grève, l'intersyndicale a fait noter qu'elle a dispensé le syndicat des vétérinaires (SNVFAP) de participer à la protestation en raison de l'apparition du virus de la grippe aviaire et de la réquisition des médecins vétérinaires pour y faire face. Un geste par lequel l'intersyndicale assume sa responsabilité dans la protection de la santé des citoyens. L'intersyndicale salue, d'autre part, les fonctionnaires de l'administration de Sonelgaz et du secteur du commerce qui ont rejoint le mouvement de protestation. Ella a également souligné son attachement aux revendications légitimes soulevées depuis plusieurs semaines, précisant que "la grève des fonctionnaires et travailleurs des divers secteurs est une expression claire du rejet des décisions verticales qui portent atteinte à leurs acquis" et "un cri face à l'injustice et à l'oppression dont ils sont l'objet, ainsi qu'à la poursuite des harcèlements, menaces et politique de fuite en avant du gouvernement, sans égard aux préjudices et à la souffrance qui ont touché toutes les parties liées à ces mouvements et rassemblements de protestation l'intersyndicale" et condamne toutes les pratiques illégales contre les grévistes et les manifestants en faisant appel aux syndicats d'autres secteurs à se joindre aux mouvements de protestation. AMAR RAFA