La prévalence de l'épidémie du sida en Algérie est de l'ordre de 0,1% pour 100 000 habitants, selon une statistique du ministère de la Santé. Ambitieux projet que celui désormais engagé par l'organisme onusien coordinateur des actions de la riposte au sida, Onusida, pour l'éradication du VIH dans le monde à l'horizon 2030. Un projet auquel participe activement l'Algérie où la prévalence de l'épidémie est estimée à 0,1% sur 100 000 habitants, selon le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, qui est intervenu hier à l'ouverture de la réunion régionale sur l'accélération du dépistage du VIH dans la région Mena, coorganisée à Alger avec Onusida. Pour réussir, ce projet requiert, néanmoins, l'adhésion de tous les pays de la région pour, d'abord, la réalisation, avant 2020, de l'objectif intitulé "90-90-90", soit "90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur séropositivité, 90% des personnes conscientes de leur séropositivité ont accès au traitement, et 90% des personnes sous traitement atteignent des niveaux de VIH indétectables dans leur organisme". La directrice de région Mena de l'Onusida, Yamina Chekkar, a insisté pour dire que "ce n'est qu'une fois cet objectif atteint qu'on pourra se projeter sur la perspective de mettre fin à l'épidémie du sida d'ici à 2030", alertant au passage sur la progression rapide du VIH. "Le problème ne se pose pas en terme de prévalence mais plutôt en terme de progression rapide du virus", a-t-elle noté, en déplorant en outre "la stigmatisation et la discrimination" dont sont encore victimes les personnes atteintes de cette maladie. Les avancées de la riposte au sida réalisées au cours des 15 dernières années, qualifiées d'extraordinaires, encouragent néanmoins et l'organisme onusien et les pays adhérant à la stratégie mondiale définie par l'OMS à accélérer le processus du dépistage, du diagnostic et du traitement de cette épidémie transmissible non pas seulement par voie sexuelle, mais aussi par consommation des drogues injectables et les phénomènes de migration... Selon la représentante de l'Onusida dans la région Mena, "15,8 millions de personnes avaient, en juin 2015, accès à la thérapie antirétrovirale, contre 7,5 millions de personnes en 2010 et 2,2 millions de personnes en 2005". À la fin de 2014, l'Onusida estime que les nouvelles infections au VIH avaient chuté de 35% depuis le pic de 2000 et que les décès liés au sida ont diminué de 42% depuis le pic de 2004. La réalisation des objectifs tracés par l'Onusida pour l'éradication à terme, de la maladie, passe impérativement par la conjugaison des efforts des pays de la région, (Mena), l'échange des expériences, mais aussi et surtout l'engagement de politiques nationales ambitieuses. Le ministre de la Santé affirme, à ce titre, que l'Algérie, même si elle demeure un pays à épidémie "peu active", (0,1%), "a déjà intégrée la cible des 90-90-90 en tant que priorité, à travers l'élaboration du plan nation stratégique 2016-2020". M. Boudiaf rappelle par ailleurs, que "l'Etat s'est engagé depuis longtemps à assurer à titre gratuit toutes les prestations, du dépistage au traitement antirétroviral, à tous". À signaler par ailleurs, qu'après la récente réunion des femmes leaders, l'Onusida annonce la tenue prochainement de deux réunions, à Alger, l'une avec les leaders religieux et l'autre avec les leaders des médias. L'objectif étant de sensibiliser davantage sur cette épidémie dont la bataille est encore loin d'être gagnée. F .A.